ANNEXE I : Recueil des entretiens

ALEXANDRA : 23 / 05 / 1989

Correspondance terme à terme

  • E : Qu'est-ce que tu as sur la table ?

  • A : Des jetons.

  • E : Est-ce qu'il y a pareil beaucoup de jetons bleus que de jetons jaunes ou est-ce qu'il y a plus de bleus ou plus de jaunes ?

  • A : Plus de bleus.

  • E : Comment sais-tu ?

  • A : Parce qu'on voit que les jaunes, ils sont pas beaucoup que les bleus, ils sont plus beaucoup.

  • E : Est-ce que tu pourrais me le montrer pour que j'en sois sûre ? Qu'est-ce que tu pourrais faire ?

  • A : Ben, compter.

  • E : Oui, par exemple.

  • A : 1... 6. 1... 8.

  • E : Est-ce qu'on pourrait faire autrement sans compter ?

  • A : Je sais pas.

  • E : Il y a une copine qui a fait comme ça. Tu continues ? Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

  • A : C'est une bonne idée.

  • E : Il y a pareil beaucoup de jaunes que de bleus ou il y a plus de bleus ou plus de jaunes ?

  • A : Plus de bleus.

  • E : Comment sais-tu ?

  • A : Parce que quand on fait une ligne, on voit que ça continue plus loin.

  • E : Qu'est-ce que tu pourrais faire pour que l'on ait pareil beaucoup de jaunes que de bleus ?

  • A : Qu'on les enlève en plus ! (Elle les enlève en même temps)

  • E : Voilà, maintenant, on en a pareil. Qu'est-ce qui est pareil et pas pareil entre les bleus et les jaunes ?

  • A : La couleur, elle change.

  • E : Qu'est-ce qu'il y a d'autre ?

  • A : Je sais pas.

  • E : (Écarte les jaunes) Si moi, je mange mes bonbons jaunes et toi, tes bonbons bleus, est-ce qu'on en mange toutes les deux pareil beaucoup, est-ce que tu en manges plus ou est-ce que j'en mange plus ?

  • A : T'en manges plus.

  • E : Pourquoi ?

  • A : Parce que ils sont plus écartés.

  • E : Alors, j'en aurais plus dans mon ventre ?

  • A : Oui.

  • E : Il y a une copine qui disait exactement comme toi : « ‘Les jaunes, il y en a plus parce qu'ils dépassent. ’» Et puis, il y en avait une autre qui disait : « ‘Non, les jaunes, il y en a moins parce que là, il y a des trous et dans les trous, il n'y a pas de jaunes, donc, il y a moins de jaunes.’ » Qu'est-ce que tu en penses ?

  • A : Ben oui.

  • E : Tu as l'air un peu ennuyée, alors, dis-moi oui ou non et pourquoi. On en mange pareil beaucoup, tu en manges plus ou j'en mange plus ?

  • A : (hésite) On en mange pareil.

  • E : Comment sais-tu qu'on en mange pareil ?

  • A : Parce que si on resserre les jetons, on voit que c'est pareil.

  • E : Il y a une copine qui disait : « ‘C'est pareil parce que tout à l'heure on en avait pareil et on n'en a pas enlevé, on n'en a pas ajouté, alors, c'est toujours pareil’. » Qu'est-ce que tu en penses ?

  • A : C'est une bonne idée.

  • E : (Serre les jaunes) Et maintenant, si toi, tu manges les bleus et moi, je mange les jaunes, est-ce qu'on en mange pareil beaucoup, est-ce que tu en manges plus ou est-ce que j'en mange plus ?

  • A : J’en mange plus.

  • E : Pourquoi ?

  • A : Parce que c'est plus... y a des petits trous.

  • E : Alors, comme il y a des trous, tu manges plus de bleus ?

  • A : Oui.

  • E : Quand tu auras mangé tous les bleus, tu auras plus de bleus dans mon ventre que moi de jaunes ?

  • A : Oui.

  • E : Il y a une copine qui disait : « ‘Les trous, c'est là où il n'y a pas de jetons, alors, quand il y a des trous, c'est qu'il y en a moins.’ » Et il y en a une autre qui disait : « Il y en a plus parce que les bleus, ils dépassent. » Qu'est-ce que tu en penses toi ?

  • A : Ben, que ça aussi c'est une bonne idée.

  • E : Alors, il y en a plus ou il y en a moins ?

  • A : Y en a moins.

  • E : Il y a moins de quoi ?

  • A : De bonbons.

  • E : Où ? Des bleus ou des jaunes ?

  • A : Des bleus.

  • E : Pourquoi ?

  • A : Parce qu'il y a des trous.

  • E : Il y a une copine qui disait : « ‘Il y en a pareil beaucoup parce que les bleus, ils dépassent mais comme il y a des trous, ça revient au même, on en a toujours pareil’. »

  • A : Ça aussi c'est une bonne idée.

  • E : Alors, il y en a plus, il y en a moins ou il y en a pareil beaucoup ?

  • A : Y en a pareil.

  • E : Tu pourrais m'expliquer pourquoi il y en a pareil beaucoup ?

  • A : Parce que si on les resserre, ça fait pareil.

  • E : Est-ce que tu pourrais trouver une autre bonne idée pour m'expliquer qu'il y en a pareil beaucoup ?

  • A : Ben, par exemple si tu comptes, ça va faire le même.

  • E : Il y a une copine qui disait : « ‘Tout à l'heure, on en avait pareil beaucoup, on en avait égalité et on n'en a pas enlevé, on n'en a pas rajouté, alors, c'est toujours égalité’. » Qu'est-ce que tu en penses ?

  • A : C'est bien.

  • E : Si je les mets comme ça (en fleur), est-ce qu'il y a plus de bleus que de jaunes, est-ce qu'il y a plus de jaunes que de bleus ou est-ce qu'il y en a pareil beaucoup ?

  • A : Y en a pareil.

  • E : Comment sais-tu ?

  • A : Ben, si on les remet en ligne, on voit que c'est pareil.

  • E : Tu aurais une autre idée pour m'expliquer ?

  • A : Non.

  • E : Il y a une copine qui disait : « ‘Les bleus sont beaucoup plus longs que les jaunes, il y a plus de bleus’. »

  • A : Ça peut être une bonne idée par exemple.

  • E : Il y a plus de bleus que de jaunes ?

  • A : Non.

  • E : Alors, c'est une bonne idée ou pas ?

  • A : Pas une bonne idée.

  • E : Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de bleus que de jaunes ?

  • A : Parce que si on les remet en ligne, on voit que c'est pareil.

  • E : Qu'est-ce qu'il y a de pareil et de pas pareil entre les bleus et les jaunes ?

  • A : J’ai pas compris.

  • E : Qu'est-ce qu'il y a de pareil si je compare tous les bleus et tous les jaunes, qu'est-ce qu'il y a de pareil et de pas pareil ?

  • A : Je sais pas.

  • E : Il y a un copain qui disait que la couleur n'est pas pareille parce que là, ils sont bleus et là, ils sont jaunes. Est-ce que tu aurais d'autres idées ?

  • A : Non.