FLORENT : 30 / 03 / 1989

Correspondance terme à terme

  • E : Qu'est-ce que tu as sur la table ?

  • F : Des jetons.

  • E : Est-ce que tu pourrais me dire s'il y a pareil beaucoup de bleus que de jaunes ou s'il y a plus de bleus...

  • F : (interrompant) Il y a plus de bleus.

  • E : Comment sais-tu ?

  • F : Parce que ça se voit. Je compte dans ma tête et les jaunes y en a six et les bleus, y en a huit.

  • E : C'est vrai. Alors, il y a plus de bleus, plus de jaunes ou pareil beaucoup ?

  • F : Plus de bleus.

  • E : Il y a un copain qui me disait : « C'est vrai qu'on peut les compter, mais on n'est pas obligé de les compter pour dire qu'il y en a pareil beaucoup. On peut les mettre d'une certaine façon qui prouve qu'il y a plus de bleus. » Tu sais ce qu'il fait ?

  • F : Non.

  • E : Qu'est-ce que tu pourrais faire pour montrer qu'il y a plus de bleus ?

  • F : Moi, je dirais que je vois qu'il y en a plus en boule qu'en largeur.

  • E : Le copain, il les mettait comme ça. Il faisait un petit train de jaunes et là...

  • F : Un petit train de bleus.

  • E : Tu le fais ?

  • F : Oui. On voit qu'il y a deux bleus qui dépassent.

  • E : Alors, qu'est-ce que ça veut dire s'il y a deux bleus qui dépassent ?

  • F : Qu'il y en a plus que les jaunes !

  • E : Comment on pourrait faire pour qu'il y ait pareil beaucoup de bleus que de jaunes ? Qu'il n’y en ait pas plus pas moins ?

  • F : Il faut en éliminer deux.

  • E : Enlève-les. Qu'est-ce qu'on a maintenant ?

  • F : On a six jaunes et six bleus.

  • E : Oui. Qu'est-ce qu'il y a de pareil entre les bleus et les jaunes et qu'est-ce qu'il y a de pas pareil ?

  • F : Ce qui y a de pareil c'est qu'ils sont tous à égalité. Ce qui a pas de pareil c'est qu'on n'a plus les bleus.

  • E : On n'en parle plus de ces deux bleus. Qu'est-ce qu'il y a de pareil et de pas pareil ? Qu'est-ce qui n'est pas pareil entre ceux-là et ceux-là ?

  • F : C'est que maintenant y en a douze.

  • E : Oui, mais si on compare que ceux-là et que ceux-là, qu'est-ce qui est pareil, qu'est-ce qui n'est pas pareil là et là ?

  • F : C'est qu'ils ont pas la même couleur.

  • E : Et maintenant (jaunes écartés), si je mange les bonbons jaunes et toi, les bonbons bleus, est-ce que j'en mange pareil que toi ou est-ce que j'en mange plus ou est-ce que tu en manges plus ?

  • F : On en mange tous les deux pareil.

  • E : Pourquoi ?

  • F : Parce que on a tous les deux six bonbons.

  • E : Il y a un copain qui me disait : « Les jaunes, on en mange plus parce qu'ils dépassent. »

  • F : Oui.

  • E : Il disait : « C'est plus long, alors, on en mange plus. »

  • F : Oui, c'est plus long. Alors, t'en manges plus et moi, j'en mange moins.

  • E : On mange plus de jaunes, alors ? Tu es d'accord avec lui ?

  • F : Oui.

  • E : Il y a un autre copain qui disait : « C'est pas vrai qu'on en mange plus, dans les jaunes il y a des trous. On mange moins de jaunes parce que dans les trous, il n'y a pas de bonbons. »

  • F : Je suis d'accord avec le premier copain.

  • E : Il y en avait un troisième qui disait : « Tout à l'heure, on avait égalité, pareil beaucoup de bonbons, et on n'en a pas ajouté, on n'en a pas enlevé, alors, on en a toujours pareil. »

  • F : Oui.

  • E : Qu'est-ce que tu en penses ?

  • F : Non.

  • E : Pourquoi ?

  • F : Parce que tu les as agrandis.

  • E : Alors qu'est-ce que tu penses ?

  • F : Que toi, t'en as plus que moi.

  • E : Lui, il dit : « On n'en a pas rajouté, on n'en a pas enlevé, on en mange pareil beaucoup. Si moi, je mange les jaunes et si toi, tu manges les bleus on en mangera pareil beaucoup parce qu'on n'en a pas enlevé, on n'en a pas rajouté. »

  • F : Moi, je pense que c'est pas vrai.

  • E : Et maintenant (jetons jaunes serrés), qu'est-ce que tu penses ? Si toi, tu manges les bleus et si moi, je mange les jaunes, est-ce qu'on mange pareil beaucoup de bonbons ou est-ce que tu manges plus ou est-ce que je mange plus ?

  • F : Moi.

  • E : Pourquoi ?

  • F : Parce que tu les as serrés et moi, ils sont pas serrés.

  • E : Alors ?

  • F : Alors, je pourrais en manger plus que toi parce que moi, j'ai laissé de la place entre et toi, non.

  • E : Qu'est-ce que ça fait de laisser de la place ?

  • F : Ça fait que j'en aurais plus que toi.

  • E : Il y a un copain qui disait : « On en a pareil parce qu'on n'en a pas enlevé, on n'en a pas rajouté et tout à l'heure, on avait égalité, alors, c'est toujours égalité. » Qu'est-ce que tu en penses ?

  • F : Non, je pense pas. Moi, je trouve que les miens sont plus grands que les tiens.

  • E : Il y en a un qui disait : « Les bleus sont plus grands que les jaunes, mais comme il y a des trous dans les bleus... »

  • F : Ça en fait plus.

  • E : Ça en fait pareil.

  • F : Non.

  • E : Ils sont plus longs mais comme il y a des trous ça en fait pareil. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • F : Non, parce que si on y met des trous, je suis d'accord on est plus grand, mais normalement on a égalité si je les resserre.

  • E : Tu dis que si tu les resserres, il y a égalité. Et si je les laisse comme ça, il y a égalité ou pas, il y a plus, il y a moins ?

  • F : Y a plus.

  • E : Pourquoi ?

  • F : Parce que ça déborde.

  • E : C'est plus long, mais est-ce qu'il y a plus de jetons ?

  • F : Non, on n'en a pas ajouté mais comme on y a agrandi, les bleus, j'en ai plus que toi.

  • E : Alors, il y a plus de quoi ?

  • F : De bonbons bleus.

  • E : Il y a un copain qui disait : « Il n'y a pas plus de bonbons, il y a plus de longueur. »

  • F : Oui, c'est vrai, je suis d'accord avec lui.

  • E : Alors, tu dirais qu'il y a quoi ?

  • F : Qu'on a égalité mais moi...

  • E : Egalité de quoi ?

  • F : On a égalité de bonbons mais moi, je suis plus grand en hauteur.

  • E : Et si je fais comme ça (en fleur), est-ce que l'on mange tous les deux pareil beaucoup de bonbons, est-ce que j'en mange plus ou est-ce que tu en manges plus ?

  • F : J’en mange plus.

  • E : Pourquoi ?

  • F : Parce que tu as fait une boule et moi, je suis encore grand en hauteur, alors, je pourrais manger plus.

  • E : Il y a un copain qui disait comme toi : « Les bleus sont plus longs donc on en mange plus. » Puis il y en a un autre qui disait : « Non, on en mange pareil, parce qu'on en n'a pas enlevé, on n'en a pas ajouté, alors, les bleus sont plus longs, mais on en mange pareil. »

  • F : Oui, c'est vrai. C'est vrai parce que tout ce qu'on a fait comme dessins avec les bonbons, on en aura toujours pareil parce qu'on n'en a pas ajouté, on n'en a pas enlevé. Alors, ça en fera tous les deux égalité. J’étais d'accord avec un copain. D'accord, je suis plus grand en hauteur mais toi et moi, on en aura quand même plus, euh !... pareil. Alors, si on en a pareil on peut les manger sans être jaloux.