E : Tu as des jetons devant toi. J'aimerais savoir s'il y a autant de jetons rouges que de jetons verts, s'il y en a pareil beaucoup ou bien s'il y a plus de rouges ou s'il y a plus de verts ?
L : J'sais pas. P't-être plus ?
E : Comment peux-tu faire pour savoir ?
L : On compte comme ça.
E : Vas-y.
L : 1, 2... 13.
E : Il y en a combien ?
L : 13. 1, 2... 7. C'est les autres, en rouge...
E : Les autres en rouge qui font quoi ?
L : Les autres en rouge où y en a plus que des jetons verts.
E : J'aimerais bien que tu m'expliques pourquoi il y a plus de rouges que de verts, mais sans les compter. Comment pourrais-tu faire ?
L : On les regarde bien tous les deux, et après, on peut peut-être savoir.
E : Rien qu'en regardant, c'est difficile. Comment pourrais-tu faire ?
L (réfléchit) : Je sais pas.
E : Tu ne sais pas. Alors, je vais peut-être te donner une idée parce que l'autre jour, il y a une petite fille qui a fait quelque chose comme ça... (E commence à disposer les jetons en correspondance terme à terme) Tu comprends ce qu'elle faisait ? Tu pourrais continuer ?
L continue.
E : Et alors ?
L : Alors, là, on voit que là, y en a en plus que là.
E : Alors, s'il y en a en plus, qu'est-ce que ça veut dire ?
L : Ça veut dire que comme y en a en plus, y a plus de rouges, y en a un paquet en plus.
E : D'accord. Si on ne s'occupe plus de ceux-là, est-ce qu'il y a pareil beaucoup de rouges que de verts, est-ce qu'il y a plus de rouges ou est-ce qu'il y a plus de verts ?
L : Égal.
E : Comment sais-tu que c'est égal ?
L : Parce que ça a la même dimension et c'est bien à côté comme ça.
E : Ça, ça veut dire que c'est égal ?
L : Oui. Y en a pas un autre paquet.
E : Qu'est-ce que c'est qui est pareil et qu'est-ce que c'est qui n'est pas pareil entre les rouges et les verts quand ils sont comme ça ?
L cherche, mais ne trouve pas.
E : Il y a une petite fille qui m'a dit que ce sont des jetons et là aussi, ce sont des jetons, donc c'est pareil.
L : Ouais.
E : Qu'est-ce qu'il y a d'autre de pareil ou de pas pareil ?
L : Ce qui est pas pareil, c'est que les deux, ils sont pas de la même couleur.
E : Oui. Qu'est-ce qu'il y a d'autre de pareil ou de pas pareil ?
L : C'est qu'ils sont tous les deux ronds.
E : Tu as d'autres idées encore ?
L : Non.
Jetons verts décalés
E (écarte les jetons) : Maintenant, est-ce qu'il y a pareil beaucoup de jetons rouges que de jetons verts ou bien est-ce qu'il y a plus de rouges ou bien, est-ce qu'il y a plus de verts ?
L : Y en a pareil.
E : Pourquoi ?
L : Parce que tu les as déplacés, mais autrement, quand ils étaient à côté, y en avait le même nombre, on voyait.
E : Tout à l'heure c'était comme ça, mais maintenant ?
L : Maintenant, c'est plus comme ça parce que tu les as déplacés.
E : Alors, est-ce qu'il y a pareil beaucoup de rouges que de verts ou bien, est-ce qu'il y a plus de rouges ou bien, est-ce qu'il y a plus de verts ?
L : Ben, pareil.
E : L'autre jour, une petite fille me disait : « Il y a plus de verts parce que, regarde, les verts, ils sont plus longs. » Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
L : Oui, c'est plus long. C'est plus long, mais y en a pas plus.
E : Pourquoi ?
L : Parce que, parce que, parce que y en a le même nombre. Si on compte, y en a le même nombre. Si on les "mettrait" à côté, y en aurait le même nombre, on "voirrait".
E : Il y a une autre petite fille qui me disait : « Là, chez les verts, il y en a moins parce qu'il y a plein de trous là où il n'y a pas de jetons. Ça, ça veut dire qu'il y en a moins. » Qu'est-ce que tu en penses ?
L : C'est pas vrai.
E : C'est une bonne idée ou pas ? Est-ce qu'il y a moins de verts parce qu'il y a des trous ?
L : C'est pas parce qu'il y a des trous qu'il y en a moins.
E : D'accord. Il y a une autre petite fille qui me disait qu'il y avait pareil de rouges et de verts, parce qu'on n'en avait pas rajouté, ni enlevé. Qu'est-ce que tu en penses ?
L : Ouais, c'est bien.
Jetons verts serrés
E (resserre les jetons) : Est-ce qu'il y a pareil beaucoup de rouges que de verts, est-ce qu'il y a plus de rouges ou est-ce qu'il y a plus de verts ? Qu'est-ce que tu en penses ?
L : Toujours pareil.
E : Toujours pareil ? Comment le sais-tu ?
L : Parce que si on les met à côté, ben, y en aura toujours pareil.
E : Qu'est-ce que tu pourrais dire d'autre encore pour expliquer que c'est pareil ?
L : Ben, c'est qu'on en a pas ajouté, ni enlevé.
E : C'est vrai. Qu'est-ce que c'est qui est pareil et qu'est-ce que c'est qui n'est pas pareil, là ?
L : C'est que ceux-là, ils sont moins serrés que ceux-là, parce que ceux-là, ils sont plus serrés.
E : Qu'est-ce qu'on peut dire encore ?
L : Là, ceux-là, on dirait qu'il y en a plus, mais y en a pas plus parce que ceux-là, comme ils sont serrés, on voit comme ça.
E : S'il n’y en a pas plus, c'est pareil ou pas pareil ?
L : C'est pareil.
E : C'est pareil de quoi, alors ?
L : J'sais pas.
E essaye de réfléchir.
L : Ce qui est pareil, c'est qu'il y en a autant.
E : Est-ce qu'on peut dire autre chose ?
L : Ils sont pas de la même dimension.
E : Comment peut-on dire ? Ils ne sont pas de la même...
L : Hauteur.