LOÏC : 20 / 03 / 1989

Correspondance terme à terme

  • Réalisation initiale de la correspondance terme à terme

  • E : Voilà, Loïc, devant toi, tu as des jetons, des jetons verts et des jetons rouges. J'aimerais savoir si on a pareil beaucoup de jetons rouges que de jetons verts ou bien si on a plus de rouges ou bien si on a plus de verts ? Qu'en penses-tu ?

  • L : On a plus de verts.

  • E : Il y a plus de verts que de rouges. Pourquoi ? Pourquoi, Loïc ? Explique-moi cela ? Comment sais-tu qu'il y a plus de verts ?

  • L : Parce que si on voit que, parce que si on rassemblait, on voit...

  • E : Les rouges sont rassemblés, alors ? Alors ça veut dire que ça va comment ?

  • L : Y en a combien ?

  • E : Ah ! Je n'ai pas dit combien. Moi je dis : «  Est-ce qu'il y a plus de rouges, plus de verts ou est-ce qu'il y en a pareil beaucoup. » Qu'est-ce que tu es entrain de faire ? Allez, dis-moi ce que tu es entrain de faire.

  • L : Je les compte.

  • E : Et bien, vas-y, compte. Il n'y a rien d'interdit.

  • L : Ici, y en a onze.

  • E : Il y en a onze là, tu as déjà tout compté.

  • L : Hum !

  • E : Tu vas très vite.

  • L : Un, deux, trois, quatre, cinq... C'est les rouges qu'y en a le plus, c'est pas les verts.

  • E : Alors ce sont les rouges où il y en a plus. Et comment fait-on pour savoir qu'il y a plus de rouges ? Comment as-tu fait ?

  • L : J'ai compté.

  • E : Tu as compté. L'autre jour, quelqu'un m'a dit que l'on n’était pas obligé de compter. Voilà comment on peut faire. Tu continues ?

  • L : Ça se voit.

  • E : Comment ?

  • L : Ça se voit qu'il y en a plus.

  • E : Ça se voit, comment le vois-tu ?

  • L : Parce que ça fait plus... Ça fait plus monter.

  • E : Ça fait plus monter les rouges. Alors on va arrêter là puisque ça se voit. Comment faut-il faire pour que l'on ait autant de verts que de rouges, que l'on ait pareil beaucoup ?

  • L : Il faut qu'on en enlève.

  • E : Vas-y, vas-y !

  • L : Faut qu'on enlève trois.

  • E : Alors qu'as-tu enlevé ? Pourquoi en as-tu enlevé trois ?

  • L : Pour que ça fasse les mêmes... la même longueur !

  • E : La même longueur, donc on va les enlever pour que l'on n'en parle plus ? Tu les mets là. Maintenant, on a pareil beaucoup de rouges et de verts. Peux-tu me dire ce qui est pareil et pas pareil entre les rouges et les verts ?

  • L : Rien.

  • E : Rien de pareil ou rien de pas pareil ?

  • L : Rien de pareil.

  • E : Il n'y a rien de pareil ? Tu me dis qu'il y en a pareil beaucoup et tu me dis qu'il n'y a rien de pareil. Alors, qu'est-ce que c'est qui n'est pas pareil ?

  • L : C'est pas la même couleur.

  • E : C'est vrai, ce n'est pas la même couleur, on a des rouges, on a des verts et puis, que peut-on dire encore ?

  • L : Rien.

  • E : On ne peut rien dire d'autre. Loïc, tu réfléchis et tu vas me dire ce qui se passe dans ta tête quand tu réfléchis.

  • L : T'en as mis trois par trois.

  • E : J'en ai mis trois par trois ?

  • L : Et plus quatre.

  • Jetons verts écartés

  • E : Alors, on va faire comme ça. Voilà, est-ce que j'ai pareil beaucoup de rouges et de verts ou bien est-ce qu'il y a plus de rouges ou bien est-ce qu'il y a plus de verts ?

  • L : C'est pareil.

  • E : Pourquoi ?

  • L : Parce que, tout à l'heure on en a mis pareil, on n'a pas remis un, on n'a pas remis un.

  • E : On n'en a pas remis un. Alors c'est pareil ?

  • L : Si par exemple, je fais ça.

  • E : Non, on ne fait pas. Je travaille avec d'autres enfants de CE 1 et l'autre jour, un enfant m'a dit : « Mais enfin, il y a plus de verts, c'est beaucoup plus long les verts, il y a en plus. »

  • L : Non, pas obligé, parce que si, si on en met pareil et si on écarte, ça fait écarter les jetons et ça agrandit.

  • E : Alors tu dirais qu'il y en a pareil beaucoup ou pas pareil beaucoup ?

  • L : Il y en a pareil.

  • E : Il y en a pareil. Un autre enfant me disait : « Les verts, il y en a plus, ça se voit c'est plus long. » Son camarade disait : « Non, les verts il y en a moins, il y a plein de trous, donc cela veut dire qu'il y en a moins. »

  • L : Parce qu'ils sont grands et eux, y sont petits.

  • E : Alors qu'est-ce que tu en penses, il y en a pareil beaucoup ou il n’y en a pas pareil beaucoup ?

  • L : Y en a pareil.

  • E : Il y en a pareil beaucoup ? Tu en es sûr ?

  • L : Parce que tu les as écartés, ça se voit.

  • Jetons verts serrés

  • E : Maintenant, Loïc, je te pose la question, : « Est-ce que l'on a pareil beaucoup de rouges et de verts ou bien est-ce que l'on a plus de rouges ou est-ce que l'on a moins de rouges ? »

  • L : On a pareil.

  • E : On en a pareil beaucoup, comment le sais-tu ?

  • L : Ben, parce que on n'en a pas remis un.

  • E : Oui. Un petit garçon disait un petit peu comme toi : « On en n'a pas ajouté, on en n'a pas enlevé, alors cela fait toujours pareil. » Qu'en penses-tu ? Il a raison ou pas ?

  • L : Il a raison.

  • E : Est-ce que tu pourrais me dire ce qui est pareil et ce qui n'est pas pareil, là ?

  • L : Là, c'est écarté et là, c'est tout rassemblé.

  • E : Qu'est-ce que c'est qui est pareil ou pas pareil ?

  • L : Là, y a des trous, là y a pas.

  • E : Oui. Et puis ?

  • L : Puis rien.

  • E : Et rien d'autre ? Rien d'autre de pareil et de pas pareil ?

  • L : C'est pas la même couleur .

  • E : Ah, bon ! Je croyais que tu n'avais pas vu la couleur. Quelqu'un m'a dit autre chose, mais je ne me souviens plus, quelque chose qui était pareille... N'y a-t-il pas quelque chose de pareil encore ? Tu ne sais pas ? Et maintenant, Loïc ?

  • Jetons en « ronds »

  • L : Y a toujours le même nombre.

  • E : Il y a toujours le même nombre, pourquoi ?

  • L : Parce que tu les as mis en rond, et dedans, t'en as pas remis un autre, t'en a pas enlevé un autre.

  • E : Là, peux-tu me dire ce qui est pareil et ce qui n'est pas pareil ?

  • L : C'est pas pareil la même couleur.

  • E : Ce n'est pas la même couleur et puis ?

  • L : Là, ça fait un rond avec un... Un autre rond et là, c'est tout le temps avec des trous.

  • E : Oui, alors ils ne sont pas rangés pareil ? Là en ligne, et là, on peut dire comme une fleur. Et puis qu'est-ce que c'est qui est pareil ou pas pareil ? Tu m'as dit quelque chose, c'est...

  • L : Pas la même couleur.

  • E : Oui, cela on l'a dit. Te rappelles-tu la question que je t'ai posée ? Je t'ai demandé s'il y en avait...

  • L : Autant !

  • E : Et toi, qu'est-ce que tu m'as dit ?

  • L : Et ben, y en a autant.

  • E : Ça, c'est pareil ou ce n'est pas pareil ?

  • L : C'est pareil.

  • E : C'est pareil de quoi alors ?

  • L : Pareil de jetons.

  • E : Le même quoi ?

  • L : Le même numéro.

  • E : Le même numéro ! Le même quoi ?

  • L : Le même nombre.