E : Qu'as-tu devant toi ?
M : Des bâtons.
E : Oui. Est-ce que tu pourrais me les ranger car ils sont en bazar ?
M : Oui. Comment est-ce que je pourrai un peu te les ranger ?
E : Si je ne te dis rien de spécial, tu peux les ranger comme tu veux. As-tu une idée pour les ranger ?
M : Je vais tous les mettre tous de la même euh ! De la même euh ! Je vais faire comme cela pour qu'y ait le même nombre de bâton.
E : Ah ! Tu vas les partager.
M : Voilà.
E : Donc, tu en as mis ?
M : Cinq.
E : Cinq de chaque côté. D'accord, tu les as rangés comme ça, tu as fait deux paquets de cinq. Il y a d'autres enfant qui me disent que l'on peut les ranger du plus petit au plus grand ou du plus grand au plus petit. C’est une idée cela ?
M : Non, pas très.
E : Tu ne pourrais pas faire du plus petit au plus grand ou du plus grand au plus petit ?
M : Je sais pas.
E : Et bien, essaie. Comment faut-il faire pour ranger du plus petit au plus grand, du plus grand au plus petit ?
M : Je crois qu'il faut prendre le plus grand bâton, après le moyen et après le petit.
E : Et bien, vas-y ! On a pas le droit de les mettre debout.
M : Ah !
E : Il faut se débrouiller autrement. Et bien, c'est bien, tu y es bien arrivée ! Comment faut-il faire pour les ranger en escalier ?
M : Je regardais comme ça la différence.
E : C'est à dire que l'on met deux bâtons cote à cote et on regarde, et puis ?
M : Et puis après, on les range comme ça.
E : Oui, mais parfois, j'ai vu que tu en poussais, que tu en mettais au milieu.
M : Parce que des fois, il y en a qui sont plus grands que d'autres.
E : Oui, alors ?
M : Ben, comme celui-ci tout à l'heure, il était là et c'est celui qui était là, donc je l'ai pris, je les ai poussés ceux-là, j'ai regardé et comme j'ai vu qu'il était plus grand que celui-là et ben après je l'ai mis comme cela.
E : Et pourquoi ne l'as-tu pas mis ailleurs ?
M : Parce que sinon ça n'allait pas.
E : Il fallait qu'il soit plus grand que lequel ?
M : Il fallait qu'il soit plus grand que celui-là, et plus petit que celui-là.
E : D'accord. Moi aussi, j'ai fait un escalier du plus petit au plus grand, mais je l'ai collé. J’y ai laissé des trous pour que toi, tu puisses mettre tes bâtons au milieu. Je te mélange tes bâtons. Tu les prends de mes mains et tu m'expliques comment tu fais. Celui-là, il va où ? Tu as le droit d'essayer, de te tromper, de recommencer.
M : Il va là.
E : Il est bien, là ? Un escalier qui monte. Ils ne sont pas de la même longueur, c'est un escalier qui monte, si tu le mets là, ça va faire des marches. Ne cherche pas, ils ne sont pas a même longueur, ça doit monter. Il va bien, là ?
M : Oui.
E : Ça ne fait pas ding, ding boum, comme tu disais.
M : Là.
E : Bon. Allez, celui-là, tu m'expliques comment tu fais, pour lui trouver sa place.
M : Je regarde encore la différence et si il est plus petit et bien il va là. Il est un tout petit peu plus petit, et il va là.
E : Il va là ?
M : Non, là, il faut qu'il soit un tout petit peu plus grand.
E : Un petit peu plus petit ou un petit peu plus grand ?
M : Plus grand.
E : Que quoi ?
M : Plus grand que les autres ou sinon, ça fera pas un escalier.
E : Plus grand que quoi, celui-là ? Plus grand que les autres, pas plus grand que ceux-là !
M : J’ai dit qu'il était plus grand que ceux-là, pour qu'on monte.
E : Mais pourquoi ne l'as-tu pas mis là ? Là aussi, il est plus grand que celui-là ?
M : Parce que là, ils ont la même taille et c'est celui-là qui est plus grand.
E : Alors, il faut le mettre là ?
M : Oui, pour qu'on monte.
E : Mais là, celui-là, il est plus grand que celui-là ?
M : Oui.
E : Si je le mets là, il est quand même plus grand que celui-là ? ( E fait pivoter le bâton autour du bâton de gauche)
M : Oui.
E : Ça ne va pas là ? Il va ou pas ?
M : Oui.
E : Ça fait un bel escalier ?
M : Ouais. (M continue à ranger) Parce que pour monter, il faut toujours qu'il y a une marche plus petite que l'autre, parce que sinon on peut pas monter. Il va là et lui, il va là.
E : Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi changes-tu celui-là ? (M change un bâton pour mettre celui qui lui reste dans la main)
M : Parce que là, il allait pas parce qu'il était beaucoup plus grand.
E : Que lequel ?
M : Que celui-là ! (Celui de droite)
E : Alors, tu vas le mettre où ?
M : Là.
E : Et l'autre ?
M : Là.
E : Tu me dis que là, il est plus grand que celui-là, je suis d'accord avec toi. Là, il est toujours plus grand que celui-là ?
M : Oui, parce que là, j'avais poussé un tout petit peu, j'avais pas vu. (M montre la base où les bâtons sont alignés)
E : Et ça, ça va qu'ils soient plus grands que celui-là ?
M : Oui, un peu plus grand.
E : Et là, pourquoi ça ne va pas ? Il est aussi un peu plus grand que celui-là ?
M : Ça va toujours.
E : Il a deux places celui-là ?
M : Oui.
E : On va faire monter un petit bonhomme sur l'escalier. Il monte, il monte, il monte...
M : Il descend.
E : Et nous, on voulait qu'il monte.
M : Peut-être que celui-là, il va là et lui, il va là.
E : Alors, on va voir. Il monte, il monte... ça a l'air d'aller. Maintenant qu'on sait que ça va, pourquoi celui-là, il va là et pourquoi il ne vient pas là ?
M : Parce que le bonhomme monte et là, il redescend.
E : Oui, mais par exemple celui-là, tu m'as dit, il est plus grand que celui-là, c'est vrai. Mais si je le mets là, il est toujours plus grand que celui-là ?
M : Parce que si lui, on le mettait là, on descendrait et après, on monterait. Parce que là, je le mets, là, on monte.
E : Mais pourquoi, celui-là, le mets-tu là ?
M : Pour monter un tout petit peu plus haut.
E : Il y a une copine qui disait : « Celui-là, on le met là parce qu'il est plus petit que celui-là. »
M : Oui, parce que quand on monte, on fait tac, tac, et après, ça monte de plus en plus haut.
E : Alors, elle disait, il va là, parce qu'il est plus petit que celui-là.
M : Ouais !
E : Oui, mais moi je lui disais : « D'accord, il est plus petit que celui-là, mais si je le mets là, il est aussi plus petit que celui-là. »
M : Et ben aussi, parce que là, si on monte là, on va descendre et après, on va remonter.
E : Donc, ça ne va pas ?
M : Oui.
E : Alors, maintenant, on va faire un autre jeu. Je vais te laisser les bâtons et moi, je garde l'escalier. Tu vas me passer les bâtons. Le premier que tu vas me donner, je vais le ranger ici, le deuxième, ici, le troisième, ici ! ... le dernier. Et quand tu auras fini, il faudra que ça refasse l'escalier. Seulement, tu ne pourras pas voir l'escalier avant la fin. Je veux savoir comment tu réfléchis pour me passer les bâtons. Alors, tu ne me les passes pas n'importe comment, tu réfléchis. Le premier que tu me donnes, c'est lequel ?
M : C'est le plus petit parce que j'ai réfléchi.
E : Ensuite ? C'est lequel celui-là ?
M : Le deuxième.
E : Pourquoi ?
M : Parce que j'ai réfléchi et dans ma tête, y a le truc et je m'en rappelle.
E : Après, tu me donnes lequel ? Pourquoi me donnes-tu celui-là ?
M : Parce que j'ai refait la différence pour voir.
E : Oui, et alors ?
M : Et alors, c'est celui-là, le plus petit. Il faut un plus petit et après, plus grand, plus grand, plus grand.
E : D'accord, donc, là, tu me donnes le plus petit ? Et là, tu me donnes quoi ?
M : Encore un petit. Encore un plus petit.
E : Et ça ?
M : Encore un petit.
E : Et là, tu me donnes quoi ?
M : Encore un petit.
E : Tu ne m'en as pas déjà donné des petits ? Depuis tout à l'heure, tu me donnes de petits ?
M : Oui, mais là, maintenant, c'est un moyen.
E : Ça, c'est quoi ?
M : Encore un moyen.
E : Mais tu viens de m'en donner un ?
M : Ben, y en a peut-être plusieurs, comme les petits.
E : Qu'est-ce que tu fais là ?
M : Je regarde la différence.
E : Et pourquoi me donnes-tu celui-là ?
M : Parce que c'est lui le plus petit.
E : Le plus petit ? Mais ce n'est pas le premier que tu m'as donné, le plus petit ?
M : Si, mais c'est encore un moyen.
E : Mais, tu viens de me dire le plus petit ?
M : Oui, parce que là, je regarde et c'est le plus petit de ces deux-là, donc, je te le passe.
E : C'est le plus petit, alors ?
M : Non, le plus petit d'eux deux. (M a en fait trois bâtons dans les mains, mais quand elle compare, elle oppose celui qu'elle nomme « plus petit » aux deux autres. Problème de rang)
E : Celui-là, c'est ?
M : Là, c'est l'avant dernier.
E : Mais pourquoi m'as-tu donné celui-là et pas celui-là ?
M : Parce que lui, il est beaucoup plus petit que celui-là.
E : Plus petit, encore ? Depuis le début, tu me donnes que des plus petits, alors ? On va regarder ce que tu as fait. On range du plus petit au plus grand, donc tu aurais du me donner des grands et tu ne m'as donné que des petits et ça marche. Celui-là, pour le trouver quand tu avais ça dans les mains, tu faisais comment ?
M : En regardant la différence.
E : Pourquoi ?
M : Parce que entre lui et lui, c'est lui qui est un petit peu petit, entre lui et lui, c'est toujours lui. Et puis, je te l'ai donné parce que c'était un moyen grand et puis, pour que tu le poses là.
E : Tu as fait la taille et tu as dit c'est lui qu'il faut.
M : Il est plus petit.
E : Pourtant, il n'a pas l'air plus petit, là ? (dans la sériation)
M : Je sais, mais c'est plus petit que les autres, enfin, pas plus petit, le plus petit, c'est celui-là. Mais, c'est le plus petit de ceux-là. Après, je t'ai donné celui-là, parce que celui-là, je l'ai reconnu parce qu'il était devant. Après, je t'ai donné celui-là.
E : Pourquoi prends-tu celui-là et pas l'autre ?
M : Parce que lui à comparer à lui, il est un tout petit peu plus petit.
E : Tout le long, on a des plus petits. Et celui-là, c'est quoi ?
M : Et celui-là, c'est le moyen grand, parce que à comparer à lui, il est un tout petit peu plus petit.
E : Et les grands, ils sont où alors ?
M : Ben, le plus grand, c'est lui.
E : Mais il est plus grand que quoi ?
M : Que tous les autres bâtons !
E : Qui sont tous plus petits ?
M : Oui. Enfin, y en a des moyens aussi.