MARIANNE : 17 / 10 / 1989

Correspondance terme à terme

  • Réalisation initiale de la correspondance terme à terme

  • E : Tu as devant toi des jetons : des rouges et des verts. J'aimerais que tu me dises si on a autant de rouges que de verts, si on en a pareil beaucoup ou bien s'il y a plus de rouges ou bien s'il y a plus de verts ?

  • M : Il y a plus de rouges que de verts.

  • E : Comment sais-tu ?

  • M : Parce que là, ça se voit bien parce que là, y en a en moins et là, si on les « alignerait », ça serait... On le « voyerait » mieux les rouges que c'est plus grand, mais là on voit que c'est plus grand.

  • E : Tu voudrais les aligner pour voir que c'est plus grand ?

  • M : Oui.

  • E : Et bien, fais-le.

  • M : Ca se voit bien qu'il y a plus de rouges, j'arrive pas à tous les mettre.

  • E : Qu'est-ce que tu pourrais faire pour qu'il y en ait pareil beaucoup, qu'il y ait autant de rouges que de verts ?

  • M garde seulement les jetons en correspondance.

  • E : Là, tu en as pareil beaucoup. Comment sais-tu ?

  • M : Parce que ça se voit bien parce que quand on fait comme ça, c'est pareil. Là, c'est aligné comme ça. C'est pour ça.

  • E : On ne va plus s'occuper de ceux que tu as enlevé. Comment tu ferais pour expliquer à un plus petit qu'il y en a pareil beaucoup ?

  • M : Je ferais à chaque fois des petits paquets de 10, enfin... par exemple, s'il y en a pareil, je ferais à chaque fois des paquets de 5, et si il en reste, par exemple, j'ai fait 5 comme ça. J'ai fait 5 ici et il en reste le même nombre, j'ai fait 3 de chaque côté.

  • E : Qu'est-ce que c'est qui est pareil entre les rouges et les verts et qu'est-ce que c'est qui n'est pas pareil ?

  • M : Ce qui n'est pas pareil, c'est la couleur parce que là, y a du rouge et là, y a du vert.

  • E : Est-ce qu'il y a d'autres choses qui sont pareilles ou qui ne sont pas pareilles ?

  • M : Des choses qui sont pareilles, ils ont la même rondeur.

  • E : Est-ce qu'il y a d'autres choses ?

  • M : Non.

  • Jetons verts écartés

  • E : Est-ce que maintenant, il y a pareil beaucoup de rouges que de verts, est-ce qu'il y en a autant ou bien est-ce qu'il y a plus de rouges ou est-ce qu'il y a plus de verts ?

  • M : Y a toujours autant de rouges que de verts.

  • E : Comment sais-tu ça ?

  • M : Parce que quand on les écarte, on voit pas si on en enlève. Parce que là, tu les as écartés alors, ça se voit bien qui... Parce que là, si, si... Y en a toujours autant parce que normalement, celui-là, il peut aller là et l'autre, il peut aller ici. (Elle montre que l'on peut compenser les trous par les jetons placés aux extrémités et ainsi reformer une correspondance.)

  • E : Donc il y en a autant. Il y a une petite fille qui disait : « Il y a plus de verts parce qu'ils dépassent. »

  • M : En fait, c'est pas la grandeur qui compte parce que là, elle a pas vu que là, il en manquait un ici et là, il en manquait un là.

  • E : Il y en a une autre qui disait : « Il y a moins de verts parce qu'il y a des trous. » Qu'est-ce que tu en penses ?

  • M : J'sais pas.

  • E : Il y en a moins ou il y en a pareil ?

  • M : Y en a pareil.

  • E : Il y en a une autre qui disait : « C'est pareil parce qu'on en a ni enlevé, ni ajouté. » Qu'est-ce que tu en penses de ça ?

  • M : Oui.

  • E : C'est bien ça ?

  • M : Oui.

  • Jetons verts serrés

  • E : Et là, qu'est-ce que tu en penses ?

  • M : Y a toujours autant de jetons.

  • E : Je ne t'ai même pas posé de question !

  • M : Y a toujours autant de rouges que de verts.

  • E : Comment le sais-tu ?

  • M : Parce que là, c'est pareil que quand tu les as écartés les verts.

  • E : Mais, je ne les ai pas écartés, je les ai serrés.

  • M : Oui, mais avant, c'était pareil. Là, les rouges, tu les avais pas écartés. Alors, ils sont restés comme ça et t'as serré les autres verts, c'est pour ça.

  • E : Alors, comment tu sais qu'il y en a autant ?

  • M : Parce que là, ils sont plus attachés et normalement, ils doivent être comme ça, chacun par-dessus. Je sais qu'il y en a autant parce que par exemple, eux deux, ils vont ici, après, eux deux, ils vont là, et après, eux deux, là, ils vont là et celui-là, il va avec celui-là.

  • E : Est-ce qu'il y a une autre façon pour expliquer qu'il y en a autant ?

  • M : Non.

  • E : Il y a une petite fille qui dit : « Il y a beaucoup plus de rouges, parce que ça dépasse. »

  • M : Elle a pas remarqué qu'ils sont que écartés.

  • E : Il y en a une autre qui disait : « Il y en a toujours pareil parce qu'on n'en a pas enlevé, on n'en a pas ajouté. » Qu'est-ce que tu en penses ?

  • M : Elle a pas réfléchi parce qu'elle dit pas par exemple que ces deux-là, ils vont là.

  • E : Et quand elle dit qu'on n'en a pas enlevé, pas ajouté, c'est bien comme raison ?

  • M : C'est bien.

  • Jetons disposés en « fleur »

  • E : Et si je les mets comme ça, comme une petite fleur, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce qu'on en a pareil beaucoup de rouges que de verts...

  • M : (Interrompant) On a toujours autant.

  • E : Comment sais-tu ?

  • M : Parce que par exemple... Si par exemple, on agrandissait la fleur, on « mettrait » toujours là derrière, là comme ça aussi, après, l'autre, je le mets là, après l'autre, je le mets là, après, l'autre je le mets là... ça fait que c'est bon. (En fait elle rétablit une correspondance en rond.)

  • E : Est-ce que tu as une autre façon de me dire ?

  • M : Non