NORDINE : 03 / 05 / 1989

Correspondance terme à terme

  • E : Qu'as-tu sur la table ?

  • N : Des jetons.

  • E : Oui. Est-ce qu'il y a pareil beaucoup de jetons bleus que de jetons jaunes ?

  • N : Des bleus, y en a beaucoup.

  • E : Oui.

  • N : Et pas beaucoup des jaunes.

  • E : Comment sais-tu qu'il y a beaucoup de bleus et pas beaucoup de jaunes ?

  • N : J’ai compté.

  • E : Explique-moi bien.

  • N : J’ai compté combien y a de jetons.

  • E : Oui, alors combien y a-t-il de jetons ?

  • N : Un, deux, trois, quatre, cinq.

  • E : Tu m'as dit que tu les avais comptés ( E interrompt la numération) Et les jaunes ?

  • N : La ! La ! Six.

  • E : Et tu avais déjà compté tout à l'heure ?

  • N : ... .

  • E : Quand m'as-tu répondu ?

  • N : Que les bleus !

  • E : Mais comment savais-tu qu'il y avait beaucoup de bleus et pas beaucoup de jaunes ?

  • N : Parce que ça se voit.

  • E : Cela se voit. Il y a un copain qui m'a dit qu'il y a plus de bleus que de jaunes ? Je peux te l'expliquer sans les compter. Sais-tu comment il a fait ?

  • N : ...

  • E : Il a commencé à mettre les jaunes comme cela, et puis là il a mis les bleus. Peux-tu continuer ?

  • N :

  • E : Alors, y a-t-il plus de jaunes, plus de bleus ou pareil de jaunes que de bleus ?

  • N : De bleus, y en a plus.

  • E : Oui, comment le sais-tu ?

  • N : Parce que ça ne rentre pas tout.

  • E : Cela ne rentre pas tout oui et où sont ceux qui ne rentrent pas ?

  • N : Y sont derrière.

  • E : Hum, hum ! Comment pourrait-on faire pour qu'il y ait pareil beaucoup ou autant de bleus que de jaunes ?

  • N : T'en rajoutes.

  • E : Rajouter quoi ?

  • N : T'en rajoutes deux.

  • E : Deux quoi ?

  • N : Deux jetons.

  • E : Deux jetons, comment ?

  • N : Jaunes.

  • E : Oui, mais je n'ai plus de jetons jaunes, comment fais-je ?

  • N : ... .

  • E : Et moi, j'aimerais qu'il y ait pareil de jaunes que de bleus, pareil beaucoup de bleus que de jaunes ?

  • N : T'enlèves les deux.

  • E : Oui, et bien enlèves-les. Est-ce que maintenant on a pareil beaucoup de bleus que de jaunes ?

  • N : Egalité.

  • E : Qu'est-ce qu'il y a de pareil et de pas pareil là et là ?

  • N : ...

  • E : Entre tes jetons bleus et mes jetons jaunes, qu'est-ce qu'il y a de pareil et de pas pareil ?

  • N : C'est pas la même couleur.

  • E : Voilà. Bleu et jaune, ce n'est pas la même couleur. Qu'est-ce qu'il y a de pareil ou de pas pareil encore ?

  • N : C'est tout.

  • E : Tu ne vois rien d'autre ? Hum !

  • N : ...

  • E : Toi, tu ne fais rien. Voilà, est-ce que maintenant, on a pareil beaucoup de bleus et de jaunes ou bien est-ce que l'on a plus de bleus ou bien est-ce que l'on a plus de jaunes ?

  • N : Plus de jaunes.

  • E : Plus de jaunes ?

  • N : Plus de jaunes, parce que c'est écarté.

  • E : Ah ! Oui, explique-moi cela.

  • N : Dans ta tête, tu en as.

  • E : Comment ?

  • N : Tu dis dans ta tête que tu en as.

  • E : Je dis que dans ma tête, qu'il y en a dans les trous ! Mais je ne le dis pas dans ma tête, là, il n'y en a pas. Alors je ne dis rien dans ma tête.

  • N : T'imagines.

  • E : Ah, non ! Je n'imagine pas qu'il y en a, il n'y en a pas. Si ce sont des bonbons, tu imagines que ta maman te donne des bonbons ou tu préfères qu'elle te les donne vraiment ? Tu préfères imaginer ou tu préfères qu'elle te les donne ?

  • N : Imaginer.

  • E : Tu préfères imaginer qu'elle te donne des bonbons !

  • N : Si elle me les donne, j'aurai des caries.

  • E : Ah oui ! D'accord, mais toi, tu préfères quoi ?

  • N : ... .

  • E : Tu préfères que ta maman te dise d'imaginer la télévision ou la regarder vraiment ?

  • N : ... De la regarder.

  • E : Et bien oui, on préfère quand ils y sont, les jetons. Alors, on dit que ce sont des bonbons, alors, moi, je préfère quand ils y sont. Alors, moi, j'ai plus de bonbons que toi, tu en as plus que moi ou on en a pareil ?

  • N : Pareil.

  • E : Comment le sais-tu ?

  • N : Parce que j'ai compté tout à l'heure.

  • E : Oui, mais maintenant, y en a-t-il pareil ?

  • N : Oui, y en a pareil sauf que c'est écarté.

  • E : Oui, et comment le sais-tu qu'il y en a pareil ?

  • N : J’les ai comptés.

  • E : Quand ?

  • N : Tout à l'heure.

  • E : Oui, mais maintenant ?

  • N : Parce que j'ai compté dans ma tête.

  • E : Là, tu as recompté ?

  • N : Oui, y en a six.

  • E : Il y a un copain qui me disait « que cela ne servait à rien de recompter... qu'il n'y a pas besoin de recompter ».

  • N : Si, parce que trois plus trois ça fait six.

  • E : Hum !

  • N : Et là, y a pareil.

  • E : Le copain me disait qu'il n'y a pas besoin de compter parce que tout à l'heure, on en avait pareil, tu les avais comptés, tout à l'heure, il y en avait six et six ?

  • N : Non, y avait plus de bleus que de jaunes.

  • E : Oui, mais on les avait enlevés, après, on en avait pareil.

  • N : Oui.

  • E : Et là, on n'en a pas ajouté, on n'en a pas enlevé, donc il y en a toujours pareil. Es-tu d'accord ou n'es-tu pas d'accord ?

  • N : Ben ouais !

  • E : Oui ?

  • N : Oui.

  • E : On n'en a pas ajouté, on n'en a pas enlevé, donc c'est toujours pareil.

  • N : Non c'est pas toujours pareil.

  • E : Pourquoi ?

  • N : Parce que y a aussi.

  • E : Non, on ne les compte plus. ( E interrompant) Tout à l'heure, on en avait six et six.

  • N : Hum !

  • E : On n'en a pas enlevé, pas ajouté, depuis ?

  • N : Non.

  • E : Donc, c'est toujours pareil.

  • N : Hum !

  • E : Oui ou non ?

  • N : Oui.

  • E : Et puis, il y en a un autre qui me dit que ce n'est pas vrai, qu'il y en a plus dans les jaunes.

  • N : Non.

  • E : Parce que les jaunes dépassent.

  • N : Ben, non parce c'est juste écarté.

  • E : Oui. Toi, tu lui dirais que c'est juste écarté ?

  • N : Hum !

  • E : Mais, il va te dire que cela dépasse, donc on dirait bien, qu'il y en a plus ?

  • N : On dirait, mais, il n'y en a pas plus.

  • E : Oui, pourquoi ?

  • N : Parce que là, il est vide.

  • E : D'accord, très bien. Et là, Nordine, qu'est-ce que tu en penses, si toi, tu prends les bleus et si moi, je prends les jaunes ; est-ce que l'on en prend pareil beaucoup ou bien est-ce que tu en prends plus ou bien, est-ce que j'en prends plus ?

  • N : Là, y a du vide et là, y en a pas, c'est serré.

  • E : Oui, et alors ?

  • N : ... .

  • E : On en a pareil beaucoup, tu en as plus ou j'en ai plus ?

  • N : ... . Toujours pareil.

  • E : Comment sais-tu qu'il y en a toujours pareil ?

  • N : C'est toi qui les as étirés.

  • E : Oui.

  • N : Ça fait comme un collier.

  • E : Oui, j'ajuste serré, et alors ? Il y a une copine qui me dit que comme là c'est serré et bien il y en a moins, qu'en penses-tu ?

  • N : Elle a faux.

  • E : Pourquoi ?

  • N : Parce que y a le vide du vide là.

  • E : Hum, hum !

  • N : C'est pour cela qu'elle dit que c'est plus grand.

  • E : D'accord. Et si je les mets comme cela, en petite fleur ? Est-ce que l'on en a pareil beaucoup tous les deux ou bien est-ce que tu en as plus ou bien est-ce que j'en ai plus ?

  • N : Pareil.

  • E : Comment le sais-tu ?

  • N : Ben, t'en as pas rajouté ni reposé.

  • E : Oui. Alors tu dis que « l'on en a pareil »

  • N : Hum !