1.1.6.1. Effet SIOFHIS34

Le degré SIOFHIS35 renseigne sur la capacité du système d'information d'une organisation à stimuler la tendance de ses acteurs à tenir compte, dans leurs prises de décisions, des informations captées à travers le système d'information. Il permet en effet de mieux piloter les performances socio-économiques de l'organisation.

Le SIOFHIS englobe 3 types de systèmes d'information36 :

1er type
: SIOF, comportant la production, la circulation, et la réception des informations ;
2ème type
: SIOFHI, comprenant outre le circuit de l'information décrit dans le SIOF, la compréhension et la transformation des informations ;
3ème type
: SIOFHIS, complétant les deux premiers par l'intégration de la prise de décision et le passage à l'acte décisif. Il permet de mesurer la capacité d'une organisation à stimuler des comportements efficaces chez ses membres afin d'atteindre ses objectifs collectifs37.

Ce concept est novateur dans la mesure où il intègre, au sein du système d'information, les variables psychologiques et sociologiques. La qualité et l'efficacité des systèmes d'information des organisations sont évaluées par le biais des effets qu'ils exercent sur les comportements effectifs de leurs acteurs.

Les intervenants-chercheurs de l'ISEOR38 ont maintes fois vérifié que dans les nombreuses organisations, où ils ont expérimenté le management socio-économique, le niveau de transparence du système d'information d'une organisation est nettement corrélé au niveau de ses dysfonctionnements et de ses coûts cachés.

Plus l'organisation rend visibles certains phénomènes en acceptant d'en parler et de les analyser, en essayant de les mesurer, même imparfaitement, plus la probabilité de les réduire est forte. Un système d'information particulièrement stimulant présente l'avantage de sensibiliser et de réduire les dysfonctionnements et les coûts cachés qu'ils engendrent.

Ce concept conforte le caractère global et multidimensionnel de l'analyse socio-économique. En effet, le siofhis d'une organisation résume la théorie socio-économique car il constitue un vecteur de synchronisation et de toilettage, source d'efficacité et de performance des organisations.

L’intervention socio-économique est conceptualisée comme un ensemble d’actes de SIOFHISOGENESE. En d’autres termes, elle favorise la création d’effets SIOFHIS en transformant le fonctionnement de l’organisation grâce à des apports extérieurs d’énergie. L’insufflation d’énergie est couplée à des phénomènes de réactivation par les acteurs internes de l’organisation selon un processus dialectique choc/conformité culturelle39.

Notes
34.

SIOFHIS : Système d’Informations Opérationnelles et fonctionnelles Humainement Intégrées et
Stimulantes.

35.

H. Savall et v. zardet, "Maîtriser les coûts et les performances cachés...", op cit, pp.30 et 88.

36.

Extrait de V. Zardet, "des systèmes d'informations vivants : étude des conditions d'efficacité à partir d'expérimentations", in Revue Sciences de Gestion, Collection Economica et Sociétés, n°6, juin 1985, p.31.

37.

H. Savall et v. Zardet, "Maîtriser les coûts et les performances cachés...", op cit, pp.30 et 88.

38.

H. Savall et V. Zardet, "Ingénierie stratégique du roseau", op cit, p.321.

39.

H. Savall et v. Zardet, "Maîtriser les coûts et les performances cachés...", op cit, p.356.