3.1.3.2. L’école des relations humaines

Le mouvement des relations humaines dont l'origine remonte aux travaux de Elton Mayo358 (1880-1949), natif d'Australie, psychologue et chercheur à harvard, apparaît aux yeux de plusieurs chercheurs comme une réaction contre le taylorisme. Les travaux de E. Mayo ont pris naissance dans une série d'études qui ont duré prés de dix ans, jusqu'en 1932, dans diverses entreprises dont la plus célèbre est celle de la Western Electric à Hawthorne359.

Mayo, au départ de son expérience, voulait tout simplement vérifier l'hypothèse classique selon laquelle les conditions de travail et de rémunération influençaient la productivité. Cependant, il se rendit compte que "le facteur humain", constitué d'éléments d'ordre affectif et émotionnel, avait un impact sur la productivité tout aussi important que les incitations matérielles. " ‘l'être humain ne peut être traité comme une machine à besoins et une mécanique rationnelle guidée par le seul appât du gain. Il a besoin de se sentir engagé, sollicité, considéré dans ce qu'il fait’"360 .

Mayo et les continuateurs de sa pensée361 estiment que par le seul fait de s'intéresser à eux, la motivation des travailleurs augmente. "‘à la logique des coûts et de l'efficacité, ils opposent donc la logique des sentiments’"362. Ainsi, pour eux la satisfaction des besoins non-économiques des salariés contribue à l'amélioration de la valeur ajoutée des organisations.

Bien que l'élément humain reste un facteur incontournable dans l'amélioration du fonctionnement des organisations, le mouvement des relations humaines n'a pas connu une réussite opérationnelle. En effet, le désir de réaliser le maximum de profit avec le minimum de coûts, qui a toujours marqué la pratique managériale traditionnelle, a transformé ce courant en une série de mesures machiavéliques, douceâtres, et manipulatrices363.

Dans le même ordre d'idée, certains auteurs364 estiment que les vertus opératoires de ce courant sont faibles. L'aspect humain mis en relief prend un caractère trop exclusif au détriment des autres composantes du management, notamment la contrainte économique.

Notes
358.

E. Mayo, "The human problems of an i ndustrial civilization", Boston, 1933, Harvard University division of research, graduate school of business administration, 1946, 187 pages.

359.

F.J. Roethlisberger & W. Dickson, "Management and the worker", Cambrige, Mass, Harvard University Press, 1939 ; J.A. Sonnenfeld, "Shedding light on the Hawthorne studies", Journal of Occupational Behaviour, 1985, n° 6, pp.111-130.

360.

o. aktouf, "le management entre tradition et renouvellement", op cit, p. 202.

361.

Ibid, pp.206-207.

362.

Bernard Lalanne, "100 ans de management", op cit, p.107.

363.

J-P. Helfer, M. Kalika et J. Orsoni, "Management, stratégie et organisation", op cit, p.353.

364.

Voir, notamment, H. Savall, "enrichir le travail humain, ...", op. cit, p.46.