la complexité du management public ainsi que son aspect bureaucratique se manifestent dans divers domaines :
la pluralité des domaines d'activités des organisations publiques les rapproche davantage du conglomérat de PME que de la grande entreprise ;
le cloisonnement existant entre les départements et les services entrave toute action transversale. cela génère, semble-t-il, une complexité qui crée une tendance à la verticalisation des problèmes et au cloisonnement des stratégies ;
les structures organisationnelles et les découpages administratifs, du fait qu'ils sont définis par la loi, réduisent les marges de manoeuvre ;
la procédure budgétaire poursuivie est complexe et offre peu de souplesse en matière d'exploitation des ressources (personnel, matériel, investissements, etc.) ;
le statut de la fonction publique limite les possibilités d'actions de la hiérarchie : la logique dominante repose sur l'existence de règles et procédures définies de manière uniforme et applicables à l'ensemble des fonctionnaires à tous les niveaux de la hiérarchie. Cette logique d'égalité et de critères universels ne prend pas en compte les performances particulières des agents. Les comportements de ces derniers ne sont aucunement liés à des stimulations individualisées dans la mesure où rien ne stimule l'initiative personnelle ;
les logiques de stabilité et de routine prédominent dans la mesure où tout est régi par des procédures, des règles fixes, et des références universelles, engendrant ainsi une forte culture bureaucratique. Le système est censé orienter le comportement des acteurs dans un sens prédéfini444. Cette culture perdure malgré les changements très importants intervenus dans la gestion du personnel, à tel point que l'on parle de "vrai" fonctionnaire pour qualifier un collaborateur présentant les pires défauts professionnels.
A. Bartoli, "le management des organisations publiques", op cit, p.224.