En gestion des ressources humaines, on entend par mobilité la capacité d'accepter des changements dans le temps, dans l'espace (interne et externe à l'organisation), dans les compétences, et dans les statuts.
Pour certains auteurs, les différents types de mobilité possibles sont les suivants520 :
la mobilité de progression dans un même emploi-type et une même famille professionnelle. Elle correspond à l'avancement normal ;
la mobilité de redéploiement fonctionnel ou géographique. Elle est très largement répandue et pourrait être couramment anticipée ;
D'autres formes de mobilité peuvent être également envisagées. Il s'agit, notamment, de :
la mobilité professionnelle ou horizontale correspondant à un changement de métier et se produisant entre les différents services, administrations, départements, ministères, services centraux, provinciaux ou régionaux ;
la mobilité d'environnement correspondant à ce qu'on qualifie communément de mutation. Dans ce cas, la même activité dans la même qualification et avec le même grade hiérarchique est exercée dans un autre lieu de travail ;
la mobilité catégorielle ou verticale correspondant à une promotion. L'agent concerné se voit généralement confier de nouvelles responsabilités.
La mobilité peut procurer à l'administration publique plusieurs avantages. Pour mettre en évidence les bénéfices que génère la mobilité pour l'organisation, nous reprendrons l'énumération qui est faite par D. Pemartin521 :
elle permet d'affecter en temps réel les ressources là où des besoins de main d'oeuvre se manifestent ;
elle évite la sclérose des mécanismes mentaux qui résulte d'un travail répétitif, suscitant les mêmes interrogations, favorisant une autosatisfaction guère propice aux remises en cause (sentiment de maîtriser le travail) ;
elle favorise le développement personnel en autorisant l'individu à développer des compétences nouvelles. L'apprentissage est stimulé par l'immersion dans des contextes différents, la confrontation à des problématiques inédites et par l'élargissement du champ d'expériences ;
elle facilite la coopération entre unités différentes : l'individu est moins prisonnier des stéréotypes et des normes qui caractérisent son groupe d'appartenance. en se confrontant à des environnements de travail différents, et à d'autres collègues, le système représentatif du salarié se trouve diversifié et enrichi.
Le statut de la fonction publique au Maroc prévoit la mobilité dans le cadre des mouvements du personnel522, effectués sur l'initiative du ministre qui prononce les affectations du personnel relevant de son autorité.
Ces affectations doivent tenir compte des demandes formulées par les agents et appréhender leur situation de famille pour étudier leur compatibilité avec l'intérêt du service.
Une loi récente (loi n° 10-97) vient de compléter l'édifice existant. Elle introduit de manière expresse la notion de mobilité et institue, pour la première fois, une procédure de réaffectation des personnels appartenant aux cadres communs des administrations publiques.
‘Plusieurs contraintes empêchent la mobilité et le redéploiement du personnel de remplir convenablement leurs fonctions. En effet, des obstacles d'ordre budgétaire et structurel, d'ordre social, et d'ordre technique s'opposent souvent à une mise en oeuvre efficace des ces instruments de gestion des ressources humaines.’D. Thierry et C. Sauret, "La GPPEC", Editions l'Harmattan, 1993, in H.M. de Boislandelle, " dictionnaire de gestion, vocabulaire, ...",op cit, p.270.
D. Pemartin, "Gérer par les compétences ou comment réussir autrement ?", op cit, pp.64-65.
Voir annexe 4, "Statut de la fonction publique marocaine", Article 64, p.506.