5.1.1.1. Raréfaction des ressources budgétaires

Le choc pétrolier de 1973 a été à l'origine de la baisse des prix d'exportation du phosphate marocain, principale ressource minière du pays. Cette baisse a contribué à l'amenuisement des recettes publiques553et par conséquent à l'aggravation des déficits budgétaires du Trésor.

L'accentuation des déséquilibres financiers a incité le FMI à proposer au Maroc l'adoption de plans d'ajustement structurel en 1983 et 1987.

Le rétablissement des équilibres budgétaires s'est traduit par des restrictions budgétaires occasionnant un ralentissement de l'investissement, une baisse de l'emploi, et une diminution des frais de fonctionnement.

Cette politique de restriction a entraîné d'énormes difficultés sur le plan social dues, notamment, à la chute brutale des investissements publics554.

Par ailleurs, le démantèlement des barrières douanières, induit par l'adhésion du Maroc aux accords du GATT en 1987 et la signature des accords de Marrakech en 1994, a contribué pour sa part à accentuer cette baisse des recettes budgétaires de l'Etat555.

Cette situation de rareté des ressources financières impose une politique de rationalisation des dépenses budgétaires de l'Etat. "‘L'administration pèse lourd dans les dépenses publiques que les gouvernements sont tenus de réduire en vue de garantir la compétitivité des entreprises menacées par les prélèvements obligatoires’"556.

la politique de recrutement des administrations publiques s'en trouve sérieusement affectée, dans la mesure où ces dernières ne peuvent plus procéder à des embauches massives, comme ce fut le cas par le passé.

‘Aujourd'hui, elles ont intérêt à privilégier la qualité des ressources humaines au détriment de leur quantité. Ainsi, l'effort doit être porté sur l'amélioration de l'efficacité du système de recrutement ainsi que sur la valorisation, le développement, et l'optimisation des ressources humaines disponibles. Cela ne peut être possible que par la mise en place d'une gestion stratégique des ressources humaines.’

Notes
553.

Rapport annuel de Bank Al-Maghreb au titre de l'exercice 1998, 145 pages, pp.77-78.

554.

Abdellatif Benmansour, Enseignant-chercheur à la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Meknès, "La mondialisation et la politique d'ajustement structurel : implication et enjeux", in REMALD n°27, op cit, p.95.

555.

Selon Mohamed Boucetta, professeur à la Faculté de Droit et d'Economie de rabat, "Développement économique et relations entre le Maroc et l'union européenne : défis et opportunités", in REMALD n°27, op cit, p.86, la part des recettes douanières dans les recettes fiscales de l'Etat est passée de 24,6% en 1990 à 17,5% en 1996.

556.

Paul Bernard, "La réforme de l'Etat et la modernisation de l'administration face au défi mondial", in "La mise à niveau de l'administration face à la mondialisation", op cit, p.104.