5.2.3.1. Professionnalisation du recrutement

Quatre raisons principales motivent la professionnalisation du recrutement640 :

  • le coût : c'est une activité coûteuse qui mobilise des personnes, des énergies, des locaux, du matériel et du temps ;

  • l'irrévocabilité de l'engagement : il est difficile de révoquer les fonctionnaires qui ne s'adaptent pas ou qui font preuve d'insuffisances professionnelles ;

  • le respect des dispositions statutaires : les administrations sont tenues de respecter les dispositions légales, notamment celles ayant trait à la non-discrimination pour l'accès aux emplois publics ;

  • les exigences des usagers du service public : les administrations soumises à des pressions doivent être vigilantes à l'étape de la sélection pour éliminer, dans la mesure du possible, les candidats susceptibles de causer des problèmes et ne retenir que ceux qui présentent des garanties suffisantes pour fournir un service public de qualité.

‘Ainsi, la professionnalisation des recrutements dans la fonction publique devrait viser prioritairement la promotion d'une évaluation plus complète des aptitudes opérationnelles des candidats, et ce, dans le respect du principe du concours. ’

A cet effet, le recrutement ne devrait plus être perçu comme un acte de gestion isolé mais comme un processus en chaîne comprenant la préparation et la réussite au concours, la période du stage probatoire, la nomination, la titularisation, et enfin la formation initiale et continue.

Cela passe nécessairement par une collaboration étroite entre les services organisateurs des concours et ceux chargés de la nomination et de la gestion ultérieure des candidats admis.

D'un autre côté, les recrutements nécessitent d'être réaménagés de manière à repérer les viviers (formations ou filières d'enseignement) intéressants, à construire des épreuves adaptées aux populations visées compte tenu des objectifs de recrutement afin d'éliminer celles qui, bien qu'étant d'un niveau supérieur, ne correspondent pas aux compétences requises.

Dans le même ordre d'idée, il conviendrait d'améliorer le processus de sélection en généralisant et en accroissant la place des entretiens dans les concours. Ces entretiens évalueraient principalement le potentiel et les qualités opérationnelles et comportementales des candidats. Cette place accrue des entretiens devrait être encadrée pour éviter le risque d'arbitraire.

‘Une professionnalisation accrue des concours suppose également une formation des membres des jurys aux techniques de recrutement, à l'évaluation des capacités, et à la détection des compétences des candidats. ’

Notes
640.

Bélanger, Benabou, Bergeron, Foucher, et Petit, "Gestion stratégique des ressources humaines", op cit, pp.129-130.