La formation constitue un levier stratégique permettant la rénovation de la gestion des ressources humaines. C'est un investissement immatériel qui permet aux organisations publiques et privées de disposer des compétences nécessaires à la réalisation des objectifs qu’elles se sont fixées.
De nos jours, la formation fait partie des investissements intellectuels656 comme la pensée stratégique, l’organisation du travail, les systèmes de communication, les modes de management et l’innovation politique et sociale.
En se positionnant comme un investissement, la formation dénote d’une importante évolution qui lui a permis de dépasser le cadre de dépense sociale 657 dans lequel elle a été longtemps cantonnée.
parallèlement à cette évolution, des progrès considérables ont été accomplis dans le domaine de l’ingénierie de la formation. La nouvelle perception de la formation impose aux dirigeants une certaine façon de penser qui privilégie les relations de cause à effet, de moyens à objectifs, et qui nécessite une évaluation de ses effets et de ses retombées.
outre les coûts qu’elle génère, ce qui préoccupe davantage les managers de la formation c’est la valeur ajoutée qu’elle est susceptible de procurer :
permet-elle aux organisations de disposer en temps utile des compétences suffisantes en quantité et en qualité ?
comment entretenir les compétences et les améliorer pour faire face à l’évolution des métiers et des emplois ?
comment fédérer les compétences individuelles et créer au sein de l’organisation des compétences collective qui constituent un avantage concurrentiel à même de faire la différence ?
Sur un autre plan, il est certainement plus motivant et pertinent non seulement pour les apprenants de s’engager en priorité dans des formations aux applications immédiates et palpables, liées à des enjeux clairement perceptibles, plutôt que de s’impliquer dans des programmes aux contenus abstraits et sans retombées pratiques immédiatement identifiables.
Ainsi, il appartient aux décideurs d’opérer des choix pertinents non seulement pour mettre en place le dispositif de formation le plus adéquat mais également pour déterminer les rôles des acteurs qui interviennent dans l'acte d'apprentissage (décideurs, formés, formateurs internes ou externes).
A notre sens, les critères de choix doivent permettre d’opter pour des dispositifs qui permettent de :
renforcer les compétences stratégiques de l’organisation ;
impliquer l’encadrement intermédiaire et de proximité dans l'acte d'apprentissage au travers des situations concrètes de travail ;
rechercher l’optimisation des coûts visibles et la réduction des coûts cachés ;
réaliser des résultats immédiats en terme de performance économique et des résultat plus éloignés en terme de développement du potentiel humain.
Nous essayerons dans ce chapitre de cerner ce concept d’investissement-formation, son rôle et ses enjeux, avant d'analyser la place qu'occupe cet investissement dans le management des administrations publiques marocaines.
P. Caspar, dans la préface de l’ouvrage de j. Kuperholc, A. Mor et F. Piettre, "Développer de nouvelles formes de formation : les systèmes flexibles", op cit, p.VII.
G. Le boterf, S. Barzucchetti et F. Vincent, "comment manager la qualité de la formation", les Editions d’Organisation, Paris, 1992, 260 pages, p.14.