L’influence des divers facteurs d’évolution (technologiques, organisationnels, économiques, socioculturels,...) entraîne de plus en plus la nécessité d’une certaine polyvalence des compétences.
La formation intégrée, grâce à des outils de pilotage tels que le diagnostic des compétences et la grille de compétences, permet de faire le point sur le degré de polyvalence des membres d’une entité et de suivre les perfectionnements qui en découlent.
H. Savall779 met l'accent sur la nécessité de dépasser aussi bien la notion de polyvalence élémentaire dictée par le modèle taylorien que les tentatives timorées consistant à élargir les tâches.
En outre, il préconise de développer la polyvalence par l’enrichissement des tâches. Pour clarifier cette notion de polyvalence, nous essayerons de définir ci-après la polyvalence élémentaire, la polyvalence par élargissement des tâches et celle par enrichissement des tâches.
la polyvalence élémentaire : se limite à une simple rotation des postes sur une chaîne taylorienne de production. La fragmentation des tâches à accomplir est effectuée d'une telle façon que cette polyvalence élémentaire ne permet pas à l’opérateur de maîtriser le processus complet de réalisation d’un produit ou d’un service ;
la polyvalence par élargissement des tâches : l’élargissement des tâches est un regroupement horizontal des opérations qui sont généralement de même nature. La compétence qui en découle est plus large et nécessite la mise en oeuvre de savoirs différents ou de savoir-faire de base exercés dans des conditions différentes. Cette polyvalence témoigne de la capacité à effectuer des tâches dépendant auparavant de plusieurs métiers780 ;
la polyvalence par enrichissement des tâches : elle est obtenue par un regroupement vertical des opérations principales sur la ligne du processus de travail. L’enrichissement du travail permet de développer une polyvalence complexe nécessitant un changement qualitatif dans les connaissances et les compétences. Cette polyvalence ne se limite pas à une simple addition d’opérations similaires, mais à la réalisation de tâches plus riches nécessitant le détour par une formation théorique. Ce type de polyvalence entraîne un changement des modes opératoires et peut conduire à la maîtrise d’un processus de travail complexe. Il y a déplacement des savoir-faire vers de nouvelles capacités ou de nouveaux métiers781.
C’est cette forme de polyvalence qui est recherchée par le processus de formation intégrée.
Nous présenterons ci-dessous un autre objectif, aussi important, recherché par les dispositifs de la formation intégrée. Cet objectif concerne la régulation et la prévention des dysfonctionnements.
Henri Savall, "Enrichir le travail humain : l’évaluation économique", op cit, p.74-75.
Guy Le boterf, "Comment évaluer les actions de formation", op cit, p.143.
Ibid, p.143.