L'analyse socio-économique classe les dysfonctionnements élémentaires dans une famille composée des cinq indicateurs suivants :
absentéisme ;
accidents du travail ;
rotation du personnel ;
non-qualité (ou défaut de qualité) ;
écart de productivité directe ou sous-productivité directe.
Les régulations entreprises pour corriger les dysfonctionnements sont classées en deux familles813 :
des consommations de produits (biens ou services) achetés à l'extérieur de l'organisation telles que les matières premières, fournitures; énergie, honoraires, dépannage,...
sursalaires ;
surtemps ;
non-production ;
non-création de potentiel.
L'imputation des activités humaines de régulation est une opération fondamentale car elle conditionne le calcul des coûts cachés qui s'ensuivra.
La figure n°26 présentée ci-après met en évidence les étapes à suivre pour évaluer les coûts cachés.
Par ailleurs, la méthode de calcul des coûts cachés mises au point H. Savall et l'équipe des chercheurs de l'Institut de Socio-Economie des Organisations (ISEOR) repose sur le principe de l'imputation rationnelle des charges fixes. Ce principe part de l'hypothèse que les charges fixes sont déterminées pour réaliser un niveau normal d'activité.
Si le niveau d'activité atteint réellement est inférieur au niveau normal, le principe d'imputation rationnelle des charges fixes permet d'isoler la part de celles d’entre elles n’ayant pas été incorporées dans l'activité effective. Cela permet d'évaluer le coût de la sous-activité. Le même raisonnement est transposé en cas de suractivité.
Ainsi, la méthode des coûts cachés évalue les temps humains selon une unité qui incorpore une quote-part de charges de structure. A titre d'exemple, pour évaluer le coût d'une heure d'inactivité d'un ouvrier suite à une panne de machine, on inclura dans ce coût une partie des charges de structure qui n'ont pas été utilisées pendant une heure : c'est la contribution horaire à la marge sur coûts variables (CHMCV) 814
Tous les temps de non-production sont évalués de cette manière, ce qui revient à considérer que le niveau normal d'activité que s'est fixé l'organisation correspond à une situation d'orthofonctionnement. Cette situation est bien entendu irréaliste, mais elle présente l'avantage d'avoir un point de référence fixe non contestable par les acteurs.
Avant de présenter les résultas du calcul des coûts cachés, nous expliquons d'abord les difficultés que nous avons rencontrées durant cette phase d'évaluation.
Cf. Supra, "Composants des coûts cachés", p.17.
Cf. Supra, p.18.