Au Maroc, bien que la formation professionnelle n'ait pas encore un caractère obligatoire, la majorité des entreprises et organisations sont convaincues de sa nécessité et de son impact sur l'amélioration de leurs performances. Pour développer les compétences de leurs personnels, ces entreprises et organisations font souvent appel aux intervenants externes ou optent pour des formations offertes sur la base de catalogues. Celles d'entre elles qui envisagent sérieusement d'adapter la formation à leurs exigences craignent de reproduire des modèles mis au point ailleurs et qui seraient en déphasage avec le contexte marocain.
Ces réalités ont créé chez nous quelques appréhensions au moment où nous avons envisagé de formuler la problématique de cette thèse et de définir ses objectifs ainsi que les hypothèses de travail. Ces appréhensions étaient nourries par le fait que :
le concept de formation intégrée a vu le jour en France, pays où la formation professionnelle a un caractère obligatoire ;
le contexte culturel877 et managérial au Maroc présente des spécificités, notamment dans l'administration publique réputée par sa lenteur et sa résistance au changement ;
l’obligation de dégager un budget et d’élaborer des plans de formation continue n’est pas encore imposée aux organisations marocaines.
Néanmoins, la mise en application de la méthode de formation intégrée dans quelques structures de l'administration "A" a donné des résultats positifs, dans la mesure où nous sommes passé du stade de son expérimentation au stade de sa mise en place et de sa généralisation à l'ensemble des structures de cette administration.
Pour analyser la pertinence et l'adaptabilité de la méthode de formation intégrée au contexte marocain, nous exposerons ci-après le processus de sa généralisation au sein de l'administration "A", les difficultés rencontrées lors de sa mise en oeuvre, ainsi que certaines suggestions visant à renforcer son efficacité.
Cf. Supra, p.57.