1.1.4 - La description de la méthode

Conformément à la norme X50-152, l'application de l'analyse de la valeur nécessite la mise en place d'un dispositif d'étude méthodique se basant sur l'observation, l'appréhension et l'action. Il s'agit d'un plan de travail qui définit clairement les étapes à parcourir et les tâches à réaliser pour chacune d’elles ⁵⁰ .

Généralement, on distingue sept étapes à savoir ⁵¹ , ⁵² , ⁵³ , ⁵⁴ :

1- L'orientation de l'action : au cours de cette première phase, le décideur et l'animateur se concertent pour définir clairement les objectifs de l'action, les besoins à satisfaire ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour accomplir cette action. Cette phase de concertation s'achève avec la constitution d'un dossier qui sera soumis au groupe de travail.

2- La recherche d'informations : c'est une phase de documentation, d'écoute et d'observation ⁵⁵ au cours de laquelle l'étude des besoins réels à satisfaire, et des contraintes de l'environnement (économique, technique, légal, social, etc.) est établie. Les informations collectées seront classées. Elles serviront à l'identification des vrais problèmes à traiter.

3- L'analyse des fonctions et des coûts : c'est une étape d'analyse fonctionnelle qui aide à l'émergence des concepts clés. En effet, les besoins et les contraintes identifiés sont transformés en concepts. Chaque concept, constitué d’un verbe actif et un complément, désigne une fonction précise. L'ensemble des fonctions est inscrit dans un cahier des charges. Les coûts imputés à chacune des fonctions sont également notés dans ce cahier.

Par ailleurs, les interdépendances possibles entre fonctions de même niveau sont inscrites, de même que les décompositions possibles des fonctions de base en fonctions secondaires. La rédaction du cahier des charges obéit à la règle de l'exhaustivité et de la hiérarchisation.

Il appartient d’abord, de préciser dans ce cahier, les critères et les niveaux de performance et d'appréciation, qui correspondent à chaque fonction. Ensuite, les fonctions sont classées selon l'importance des informations préalablement recueillies. Ce classement sert à répartir les responsabilités du groupe dans la recherche d'idées.

4- La recherche des solutions : à ce stade, l'implication de tous les membres du groupe est essentielle pour recueillir le maximum d'idées susceptibles de résoudre le problème posé. Aussi, faut-il mettre en place un dispositif de communication "sociale" et un "bon décodage des données et des indicateurs recueillis" ⁵⁶ . C. Boulet ⁵⁷ propose de collecter les informations relatives aux acteurs extérieurs, tels que les clients, les fournisseurs et les concurrents.

Il évoque l'utilité de tenir compte des cas similaires ayant déjà été traités ailleurs. En outre, il propose de consulter les centres de recherche susceptibles d'apporter des solutions rentables.

5- L'étude et l'évaluation des solutions : il s'agit d'étudier la faisabilité des solutions collectées (sur le plan de la rentabilité), les performances techniques et les avantages sociaux. Il appartient également de préciser le coût de réalisation de chaque proposition. La comparaison des solutions s'opère en regard des objectifs déterminés. L'étude et l'évaluation des solutions s'achèvent par la constitution d’un bilan.

6- Le bilan prévisionnel et la proposition de choix : le bilan qui est présenté au décideur, permet de prendre la décision la plus pertinente en rapport avec les possibilités économiques. Dans ce bilan, les solutions recommandées par le groupe de travail sont décrites. Elles précisent les avantages et les inconvénients, ainsi que les conditions d’application.

7- La réalisation : une fois que le décideur communique son choix, il reste à mettre en œuvre la solution retenue et à désigner les personnes impliquées dans la mise en place de cette solution. Le contrôle de la réalisation de cette solution est assuré au moyen d'indicateurs qui permettent de détecter les écarts éventuels entre l'action engagée et le bilan, entre le produit et la valeur attendue.