1.2.3 - Les composantes de la chaîne de la valeur ainsi redéfinies

Comme nous venons de le voir, les composantes de la chaîne de la valeur sont complexes de par leur caractère multiple. Les rôles de l’information et de la prise de décision sont déterminants pour réduire le spectre de l’incertitude.

Toutefois, les valeurs de celles-ci en sont difficilement maîtrisables, à cause des capacités cognitives limitées des individus. Nous venons de constater que l’acquisition de ces valeurs dépend d’un ensemble de critères et de règles de comportements bien déterminés.

Bien que ces deux concepts apparaissent sous des angles différents, nous remarquons par contre, que l’information et la décision ne sont rien hors d’un contexte d’application. Une caractéristique importante de ce contexte est sa complexité, car plusieurs des sous-systèmes qui le composent (organisationnels, économiques, politiques, sociaux, etc.) agissent l’un sur l’autre.

Cet environnement envoie une multitude d’informations de plus en plus croissantes et contradictoires qui posent des problèmes décisionnels à l’individu, car ces informations peuvent constituer soit une menace soit une opportunité.

A cause de ses limitations, l’individu ne cherche pas généralement à trouver une solution optimale, mais se contente de solutions qui lui semblent les plus satisfaisantes à un moment donné. En effet, le choix de la décision à mettre en place est généralement tributaire du degré d’importance que le décideur accorde au problème rencontré.

S’agissant d’un environnement ouvert et évolutif, la valeur de la décision retenue par l’individu n’est pas absolue, du fait de l’apparition de nouveaux changements qui impliquent une mise à jour des informations stockées par cet individu.

Ce dernier a tendance à choisir quelques informations qui devraient le conduire à mieux comprendre le changement advenu dans son environnement. L’enjeu est bien alors, pour le décideur, de repérer l’information significative, ce qui suppose un travail de traitement important. Plus les informations réceptionnées par le décideur sont variées et croissantes, plus la charge de leur recherche et de leur synthèse s’alourdit.

L’information significative ainsi repérée et synthétisée, devrait amener le décideur à choisir les problèmes posés par l’environnement pour tenter de les résoudre. Généralement, le décideur focalise son attention autour des problèmes prioritaires et les représente de manière hiérarchique, avec des relations de causalité.

C’est autour de ces problèmes que le décideur élabore des solutions. Cependant, cette démarche rencontre des difficultés de traitement, car plus le nombre de problèmes décisionnels potentiels augmente, plus la phase de formulation se complique et moins la solution à mettre en œuvre est évidente.

Une forte interdépendance existe donc, entre l’information et la décision, créant ainsi ce que nous avons appelé la chaîne de la valeur. Ce système est en fait, composé par deux sous-systèmes qui s’enrichissent mutuellement (voir fig. 1) : dans le premier système, l’information échangée entre l’environnement et l’individu permet à ce dernier de mieux comprendre comment entreprendre une action pertinente.

Cette information à double sens évolue à travers un processus de codage et de décodage. Il s’agit d’un processus de traitement et de filtrage constant qui permet de ne retenir que l’information valeureuse. Cette information est transférée à un second système où la décision s’élabore par un processus.

Au cours de ce processus, les problèmes seront identifiés, les choix seront faits et de nouvelles actions seront entreprises amenant ainsi, un changement de comportement de l’acteur. Cependant, l’action entreprise n’est pas terminée pour autant, car des événements nouveaux peuvent surgir et remettre en cause la représentation de l’environnement faite par l’individu à un moment donné.

Dès lors, l’action engagée peut avoir des effets positifs ou négatifs sur la relation entre l’individu et son environnement, c’est la raison pour laquelle l’action doit être constamment évaluée.

Il apparaît donc, clairement qu’un important travail de recherche évaluative s’impose aux deux sous-systèmes. Grâce à cette recherche, les processus d’information et de décision sont construits et mis à jour en suivant l’évolution de l’environnement de l’individu.

Cette recherche conduit dans les deux cas à réduire le risque d’incertitude, dans la mesure où elle sert à mieux comprendre les événements et à agir en conséquence. Toutefois, les résultats de l’évaluation peuvent engendrer des répercussions positives ou négatives sur le déroulement de la chaîne de la valeur. Comme il existe plusieurs types d’informations et de décisions, l’évaluation peut revêtir également différentes formes que nous décrirons dans le second chapitre. Celui-ci sera entièrement consacré à l’évaluation.

Fig.1 : Les composantes de la chaîne de la valeur
Fig.1 : Les composantes de la chaîne de la valeur