3.3.2.1- La boîte à outils de l’IFLA

En avril 1995, la Commission DGXIII de la Communauté Européenne publie les travaux préparatoires d’une boîte à outils 662 dans lesquels un socle d’indicateurs de performance de Bibliothèques et d’outils de management est recueilli. A l’origine, cette boîte à outils devait préparer à l’élaboration de quatre projets de SI retenus par la commission DGXIII, mais elle n’a pas été publiée comme initialement prévu.

Les travaux préparatoires ont duré 12 mois et sont établis par LISU (Library and Information Statistic’s Unit) de l’Université de Loughborouth et par l’Université de De Montfort avec la collaboration :

  • au niveau national, des différents Ministères de tutelle et des Associations de Bibliothèques existantes en Europe, le but étant de connaître la réalité de la pratique de l’évaluation des Bibliothèques ;
  • et au niveau international, de l’IFLA et de l’ISO pour normaliser la boîte à outils.

Des pays comme l’Italie, la Suède, l’Allemagne, l’Irlande et la France ont participé à ces travaux pour établir un bilan général de la situation des Bibliothèques européennes en matière d’évaluation et d’aide à la décision. Ces travaux recensent les indicateurs de performance utilisés en Europe et citent les différentes techniques et approches d’évaluations réalisées dans chaque pays. Ainsi, les travaux révèlent que les Bibliothèques françaises établissent de façon régulière des statistiques pour mesurer leur taux de pénétration et diffusent des tableaux de bord décrivant :

  • leur fonds documentaire ;
  • la qualité de leurs services rendus ;
  • la politique d’acquisition ;
  • les dépenses liées à l’acquisition et à la conservation des documents. 

Les travaux concluent cependant, que la mobilisation des bibliothécaires français demeure modeste parce que les objectifs des Bibliothèques ne sont pas clairement identifiés à cause de la complexité des activités, d’une part et du changement fréquent des politiques de tutelle, d’autre part (selon le point de vue des bibliothécaires interrogés).

Par ailleurs, les travaux recensent une quarantaine de mesures et d’indicateurs de performance classée par type de Bibliothèque et selon quatre catégories, à savoir la population, les ressources, l’utilisation de la Bibliothèque et les coûts. A l’issue de la consultation des travaux du groupe, nous remarquons que :

  • la boîte à outils propose des indicateurs mesurables et des ratios pour l’essentiel ;
  • cette boîte cite plusieurs modèles d’évaluation ;
  • la description des indicateurs et des méthodes de recueils de données est sommaire, ce qui nécessite la consultation des manuels édités par la littérature professionnelle ;
  • la liste des indicateurs proposée convient plutôt à des Bibliothèques de grande taille desservant un public plus ou moins important.

Nous remarquons de même, que les indicateurs sélectionnés ainsi que les méthodes de recueil de données décrites permettent d’évaluer l’efficacité des Bibliothèques. C’est une décision voulue par le groupe qui justifie son choix par la différence des pratiques relatives à l’analyse des coûts d’un pays à l’autre.

Notes
662.

Ward, S. et al. Library Performance Indicators and Library Management Models, European Commission DG XIII-E3, Libraries in the information society series, EUR 16483 EN, 1995, 172p. .