4.1.2- La prise en compte des valeurs communes des Bibliothèques

Comme nous l’avons essayé de démontrer plus haut, la question de la frontière séparant les Bibliothèques publiques des Bibliothèques universitaires, longtemps reconnue comme évidente notamment en matière d’évaluation, est aujourd’hui posée car l’interférence des missions, des publics, des services et des demandes devient une réalité dans ces établissements. Dés lors, les défis actuels ne peuvent qu’inciter les Bibliothèques publiques et les Bibliothèques universitaires à la mise en place de projets d’évaluation communs susceptibles d’organiser un développement partagé des services et des moyens.

Nous avons décrit dans le second chapitre l’avantage du benchmarking qui consiste à rechercher des exemples de « bonne pratique » afin d’améliorer les siens. Nous pensons que l’application de cette technique est profitable aussi bien pour les Bibliothèques de même type que pour celles qui sont différentes. Dans le premier cas, le benchmarking permet de classer ses performances en bon ou mauvais par rapport à une moyenne nationale. Pour les Bibliothèques de types différents, non seulement la technique du benchmarking permet d’expliquer les causes de dysfonctionnements observés en interne, mais aussi de mettre en valeur certaines pratiques et certains services.

Nous avons vu dans le deuxième chapitre que tous les établissements publics relèvent de la politique de la région. Celle-ci apprécie les actions des Bibliothèques en terme de plus-value apporté à l’action publique de son territoire. Dans cette perspective, la coordination des actions entreprises par les Bibliothèques universitaires et les Bibliothèques publiques sur le plan régional devient possible ; elle sera pour ces établissements une occasion pour avoir une réflexion collective sur leurs politiques, leurs publics et leurs responsabilités ; elle devra conduire à un débat sur les questions d’évaluation. Enfin, nous pensons que l’échange d’information entre les différents types de Bibliothèques doit favoriser leur cohésion dans leur région et permettre d’instaurer à long terme une culture généralisée de l’évaluation.

Nous savons que les bibliothécaires s’interrogent sur les défis qui induisent un changement profond dans la vision de leur métier, mais sont-ils suffisamment motivés à harmoniser leurs politiques ; Sont-ils surtout prêts à mettre en place un consortium d’évaluation plus important que celui conduit par leurs ministères de tutelle ?