4.3.2.5- Les problèmes rencontrés par les bibliothécaires en matière d’évaluation

Le dépouillement du questionnaire nous permet de déceler que l’évaluation telle qu’elle est pratiquée dans les 141 Bibliothèques est peu satisfaisante pour 37,1% des bibliothécaires interrogés (fig.30).

Fig.30 : Les bibliothécaires, sont-ils satisfaits des outils opérationnels qu’ils utilisent ?
Fig.30 : Les bibliothécaires, sont-ils satisfaits des outils opérationnels qu’ils utilisent ?

Nous retenons ici, cinq principaux arguments invoqués par ces derniers :

Premièrement, le manque d’information que connaissent les bibliothécaires est évident et leur SI actuel ne permet pas de combler cette lacune. D’après les résultats de l’enquête, 55,3% de la population interrogée affirment qu’ils disposent difficilement d’informations en temps réel pour la prise de décision parce leur SI est incapable de collecter et de traiter en même temps les données brutes (fig. 31). Ils reprochent aux SIGB actuellement utilisés leur manque de viabilité. Cinq conservateurs de Bibliothèques ont précisé qu’ils n’obtiennent que très peu de satisfaction en utilisant ces logiciels. Ils exploitent très souvent en plus, des logiciels de bureautique (en l’occurrence le logiciel Excel) pour traiter les données et les présenter sous une forme lisible et illustrée. Pour eux, ce double usage constitue un frein à l’élargissement de leur pratique d’évaluation. Ce qui nous conduit à affirmer que l’adoption d’un SIAD contribuerait certainement à améliorer la pratique d’évaluation des bibliothécaires.

Fig.31 : Les possibilités de collecte et d’exploitation de données des SI actuels, sont-ils satisfaisantes ?
Fig.31 : Les possibilités de collecte et d’exploitation de données des SI actuels, sont-ils satisfaisantes ?

Deuxièmement, les bibliothécaires interrogés déplorent le manque de temps (24,6%) qui est dû à la charge du travail imputée au personnel à laquelle vient s’ajouter l’absence d’outils pratiques (voir fig.32).

Troisièmement, 23,2% des bibliothécaires interrogés avouent leur manque de formation aux concepts et aux outils de l’évaluation (fig.32). Ils méconnaissent la littérature professionnelle sur la définition de l’évaluation en management public ainsi que sur les méthodes d’organisation. De même, la formation du personnel en matière de bureautique et d’analyse statistique est insuffisante d’après les bibliothécaires interrogés. Cette situation explique sans doute le manque de motivation des personnels à la pratique régulière et normative de l’évaluation.

Quatrièmement, le manque de personnel en nombre suffisant est un problème soulevé par 16,7% de l’échantillon (fig.32). Ces derniers estiment que ce problème est à l’origine de l’indisponibilité du personnel pour améliorer la pratique d’évaluation. A cette difficulté s’ajoute la complexité des manuels d’évaluations existants. Des observations de l’enquête, il ressort que les manuels sont dans la plupart des cas en anglais ; ils demandent de la part du personnel de la Bibliothèque de déployer des efforts considérables pour la traduction et la compréhension de leur contenu ainsi que la mise en œuvre de leur recommandation.

Cinquièmement, l’évaluation est coûteuse pour 2,7% de l’échantillon (fig.32). Pour ces derniers, la pratique régulière de l’évaluation exige la formation continue du personnel aux concepts et aux outils d’évaluations d’une part et l’acquisition des ressources matérielles performantes d’autre part. Il est donc nécessaire de disposer de moyens financiers supplémentaires pour développer cette pratique dans les Bibliothèques françaises.

Fig.32 : Les problèmes majeurs des bibliothécaires en matière d’évaluation
Fig.32 : Les problèmes majeurs des bibliothécaires en matière d’évaluation