4.3.3.2- Le traitement des données

Le traitement de données est une fonctionnalité déterminante dans le SIAD ; elle est fortement demandée par la plupart des bibliothécaires interrogés qui appellent l’existence préalable d’une matrice d’indicateurs de performance (89,4%) dans le système et la mise à jour automatique et régulière des résultats d’évaluation (78,8%). D’une part, le traitement de données consiste à filtrer les données nécessaires à la construction des indicateurs ayant été retenus par le bibliothécaire. D’autre part, il vise l’application d’une méthode de calcul sur ces données susceptible de produire des résultats pertinents.

Les indicateurs retenus par tous les enquêtés sont regroupés selon les trois critères d’évaluation décrits dans la première partie de la thèse à savoir l’efficacité, l’efficience et la pertinence :

• Les indicateurs d’efficacité, les plus cités par les bibliothécaires interrogés et devant être fournis par le SIAD, permettent d’apprécier les résultats de l’activité de la Bibliothèque en matière d’impact et d’usage des services. Ainsi, les indicateurs qui sont fortement demandés par les bibliothécaires interrogés permettent d’apprécier les effets des ressources documentaires et des services de la Bibliothèque sur la population à desservir. Il s’agit de la satisfaction des usagers et du taux de pénétration de la population à desservir (voir tabl.13). En matière d’usage, les enquêtés souhaitent pouvoir mesurer par le SIAD principalement la circulation (le prêt par usager et le taux de rotation des collections) et la consultation sur place et en ligne des ressources documentaires. Toutefois, les résultats obtenus concernant l’évaluation de la consultation sur place des installations et des services électroniques sont relativement importants et nous amène à affirmer que la question d’usage est d’actualité et qu’elle préoccupe désormais toutes les Bibliothèques en France aussi bien publiques qu’universitaires. L’enquête révèle cependant, que l’évaluation de la consultation à distance des services électroniques intéresse plus les Bibliothèques universitaires (tabl.13) que les Bibliothèques publiques parce qu’elles y sont conduites de par leur mission de suivre l’évolution de l’enseignement supérieur et le changement du mode de circulation de l’IST. Par ailleurs, les bibliothécaires ont besoin de SIAD qui leur permet d’effectuer des analyses plus fines ; ils souhaitent précisément mesurer le taux de pénétration et le prêt par usager selon les critères suivants : tranche d’âge, catégorie socioprofessionnelle, niveau d’étude et localisation géographique (voir fig. 37 et 38), le but étant de satisfaire les besoins des usagers ayant le même profil.

• Les indicateurs d’efficience que les bibliothécaires désirent exploiter par le SIAD sont principalement ceux qui permettent d’apprécier le rapport entre le coût d’investissement et la performance obtenue (voir fig.39). Au-delà de l’indicateur coût par usager (22,3%) dont la demande de son calcul est forte, les bibliothécaires interrogés souhaitent au moyen du SIAD contrôler le degré d’efficience de trois principales activités bibliothéconomiques : le prêt (19,2%), le catalogage (13,5%) et la fréquentation de la Bibliothèque (17,8%). Toutefois, l’appréciation du rapport entre les investissements établis pour l’acquisition et la maintenance de l’équipement informatique et son utilisation effective est demandée par seulement 10,5% de l’échantillon. Ceci peut se justifier par le fait que les indicateurs relatifs aux services électroniques sont peu connus par la communauté professionnelle en France car ils demeurent, comme nous l’avons signalé plus haut, au stade de la recherche et de l’expérimentation. Il convient, en d’autres termes, attendre la parution de la nouvelle version de la norme ISO 11620 dans laquelle sont prévus les indicateurs permettant d’apprécier l’efficience des services électroniques.

• Les indicateurs de pertinence visant à mesurer l’adéquation entre les objectifs de la Bibliothèque et les ressources documentaires (périodiques et ouvrages) dont elles disposent sont ceux ayant été les plus demandés par les bibliothécaires interrogés (voir fig.40). Ces derniers ont besoin que le SIAD calculent les trois indicateurs suivants : la disponibilité des titres d’ouvrages demandés (22,8%), la disponibilité des titres de périodiques demandés (19,9%) et la disponibilité des titres possédés par la Bibliothèque au moment de la demande (17,8%). En revanche, l’appréciation de la capacité de la Bibliothèque en matière de locaux et d’équipements est exigée par moins de 15% de l’échantillon (fig.40). Ces derniers espèrent que le contrôle de la disponibilité des installations en général et des postes de travail informatisés tout particulièrement soit simplifié grâce au SIAD.