5.1.2.2- De l’évaluation ex ante à l’évaluation ex post

Nous avons vu dans la première partie de la thèse que le succès d’une pratique d’évaluation exige la réunion de deux conditions :

  1. l’identification claire des missions de l’organisation, de ses objectifs et de ses centres de responsabilités ;
  2. l’engagement durable de tous les acteurs de l’organisation pour la réalisation des visées pré-définies.

A ce stade de la recherche, notre analyse de la Bibliothèque de l’ENSSIB et de celle de Fresnes semble remplir au moins une de ces deux conditions. Celle qui s’est concrétisée par la rédaction de deux plans d’action en concertation avec les personnels respectifs des deux établissements. Dans ces plans, figure un socle de missions, d’objectifs et d’actions.

Cependant, l’analyse des composantes de la chaîne de la valeur (voir fig.4), décrites dans la première partie de la thèse, nous montre que l’évaluation est omniprésente dans l’organisation : nous savons que l’évaluation intervient avant, pendant et après l’action pour apprécier :

Nous savons en outre, que ces trois phases de l’évaluation permettent un éclaircissement du contexte de la décision ; elles correspondent à l’évaluation ex ante, à l’évaluation ex tempore et à l’évaluation ex post. C’est pourquoi, nous fondons la construction des dispositifs d’évaluation de la Bibliothèque de l’ENSSIB et de la Bibliothèque Municipale de Fresnes sur ces trois phases.

Nous empruntons précisément les idées à M. Crozier qui préconise trois phases principales dans l’évaluation. « Le premier niveau est neutre et ne porte que sur le résultat. Il y a une boîte noire, on y entre, on voit et on sort, on cherche le résultat, pas autre chose. C’est une première étape mais essentielle puisque c’est à partir de là que tout le reste se joue. Le deuxième stade est alors : « que fait-on de l’évaluation » ? car le résultat, effectivement, a un sens : quel est-il et que va être l’impact de cette information . il y a enfin un troisième stade, plus sophistiqué, qui consiste à faire de l’évaluation en amont par participation » 845 .

D’abord, nous menons dans ce paragraphe, une évaluation ex ante pour comprendre l’environnement des bibliothèques-sites et mieux apprécier le choix des plans d’actions que nous avons élaborés.

Ensuite, nous procédons à une évaluation ex tempore, en déterminant les indicateurs susceptibles de détecter les dysfonctionnements éventuels et mettre en valeur les pratiques efficaces et efficientes.

Conscients que ces actions ne sont pas définitivement pertinentes, car des événements nouveaux peuvent surgir et remettre en cause leur viabilité, nous proposons enfin, un moyen pour que les personnels des deux établissements puissent conduire une évaluation ex post, le but étant de comprendre les résultats obtenus et poser les jalons d’une meilleure action et d’un meilleur effet.

Notes
845.

M. Crozier. op. cit., 1998, p.41.