Chapitre II.
Méthodologie

A Historique de la recherche.

Par nos fonctions d’Instituteur-maître-formateur exercées pendant quelques années, nous avons mené des actions de formation et, de ce fait, noué de nombreux contacts avec des maîtres du premier degré. Nous avons pu constater que certains étaient, par rapport à leur avenir, confrontés à de sérieuses incertitudes voire éprouvaient un réel désir de changement. Il semble exister chez eux un mal être (provisoire ou même plus profond) à exercer leur métier d’enseigner. C’est ainsi, que l’on en trouve régulièrement, dans les stages les plus longs de la formation continue, qui ne veulent plus rester dans leur classe. Quelquefois, ce sont les mêmes qui, tous les ans, s'échappent de leur classe ou de leur école et participent à des semaines de formation.

Nous avons aussi été fort intrigué par les mouvements intradépartementaux d’école à école de certains personnels, qui se produisent à chaque rentrée scolaire. En effet, certains demandent leur changement d’école tous les ans E , comme si c’était les lieux qu’il fallait fuir pour échapper aux problèmes. Il est également important de remarquer le nombre croissant de candidats à des congés de formation ou de mobilité. C . Sur ce sujet, des études organisées par le Ministère de l’Education Nationale ont montré que ceux qui en bénéficiaient (en particulier pour les congés de mobilité) en tiraient rarement une amélioration de situation. Serait-ce la raison qui expliquerait qu’ils aient été supprimés depuis l’année scolaire 1997-1998 ?

Par ailleurs d’autres possibilités administratives sont proposées aux personnels pour arrêter temporairement leur carrière : en particulier par des congés parentaux, des mises en détachement (pour un emploi rémunéré dans un autre service de l’Education Nationale que le premier degré ou agréé par elle), en disponibilité (non rémunéré par l’Education Nationale) voire service à temps partiel 3 .

Par les nombreux enseignants rencontrés depuis quelques années au cours de nos changements de postes, d’école, ou même de nos visites dans différents groupes scolaires, la discussion sur les problèmes de la profession nous était aisée. Il nous paraîssait donc nécessaire de continuer à multiplier ces contacts.

Pour des raisons d’efficacité, nous pensions organiser des rencontres autour de thèmes bien précis :

  • Les motivations de départ.
  • L’exercice du métier, la réalité.
  • Quel avenir ?

Il aurait été intéressant de rassembler d’assez grands groupes d’instituteurs, en laissant libres et spontanées les interventions. Nous avions prévu d’organiser quatre réunions en des endroits géograhiques différents (Avignon, Orange, Cavaillon, Apt) le mercredi matin.

Nous avions sélectionné quelques écoles du département de Vaucluse et nous nous y sommes rendu, afin de présenter aux maîtres notre recherche. Nous souhaitions, à cette occasion, les inviter à l’une de ces réunions. L’enregistrement au magnétophone devait nous permettre de transcrire puis d’analyser ces débats. Ainsi, nous pensions en déduire les idées exprimées, les critiques, les suggestions, les accords et les désaccords. Il aurait donc été possible de recueillir leur opinion sur leurs motivations de départ dans la carrière et sur la sensation éventuelle d’évolution.

Ce projet n’a pas été concrétisé car nous nous sommes heurté à deux objections principales:

  • une partie importante d’entre eux n’était pas favorable à une réunion de groupe en dehors de leur temps de travail.
  • d’autre part, certains n’étaient pas d’accord pour se déplacer au lieu de rendez-vous.

Il faut noter qu’en règle générale ils manifestent une certaine hostilité envers de trop nombreuses réunions hors des temps de travail et se prolongeant quelquefois assez tard. Il est vrai qu’un grand nombre a régulièrement, après la classe, un service d’étude et, pour certains, même, le mercredi, une activité U.S.E.P..

Cependant, une très forte majorité acceptait l’idée de dialoguer avec nous, dans leur école, pendant leur temps de travail. Il nous a donc fallu décider d’une autre méthodologie que nous allons maintenant exposer.

Notes
E.

tat des mouvements intradépartementaux des personnels enseignants du 1° degré, année 1999, Source Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de Technologie, Direction de la Programmation et du Développement.

hommesfemmestotaltitulaire d’un poste fixe changeant décole11 19543 43854 633titulaire remplaçant passant titulaire poste fixe 1 122 3 275 4 397titulaire poste fixe passant titulaire remplaçant 1 061 2 688 3 749titulaire remplaçant changeant de circonscription 382 798 1 180total13 76050 19963 959Voir également : Mobilité et mutations interdépartementales des personnels enseignants du premier degré, Annexe 9 en Annexes, tome 3.

C.

ongé de mobilité : Décret N° 90 857 du 25 09 90 , J.O. 27 09 90.

Congé de formation : Décret N° 85 607 du 14 06 85, J.O. du 19 06 85.

Pour le département de Vaucluse

Congé de mobilité

année scolairenombre de candidaturescandidatures retenues1992-19931681993-1994 961994-19951251996-1997122Congé de formation

année scolairenombre de candidaturescandidatures retenues1996-19972451997-19983341998-19993871999- 20003682000- 2001429Voir également Annexe 11 en Annexes, tome 3.

3.

En 0ctobre 1999 : - 4 596 enseignants du premier degré étaient en détachement dont 2 147 hommes et 2 449 femmes.

- 5 792 en disponibilité dont 1 097 hommes et 4 695 femmes

- 2 113 en congé parental dont 51 hommes et 2 062 femmes

- 397 en congé de formation professionnelle rémunéré dont 123 hommes et 397 femmes.

- 20 109 en travail à temps partiel dont 720 hommes et 19 389 femmes.

Les motifs des disponibilités

1996 -19971997 -19981998 -19991999 - 2000convenance personnelle33 %32,5 %33,1 %33,2 %pour suivre son conjoint41,6 %41,9 %41,8 %41,7 %pour élever un enfant15,7 %15,5 % 5,5 % 5,5 %pour études 3,3 % 3,4 % 3,2 % 3,1 %autres motifs 6,3 % 6,6 %16,4 %16,5 %effectif total6 3556 1955 9235 792