4- Les différences de statut.

Peu nombreuses, les différences de statut tiennent soit à l’accès au corps de professeurs des écoles, qui offrent des possibilités de carrière plus importantes, soit à la fonction de directeur qui, toutefois, ne revêt pas la même importance que dans le second degré (le directeur d’école n’est pas un supérieur hiérarchique ni un chef d’établissement) soit encore au rôle de maître-formateur.

On accède au statut de professeurs des écoles par trois voies très différentes : la première est la réussite à un concours interne, réservé aux instituteurs ayant plus de 3 ans d’ancienneté, la seconde est l’intégration par liste d’aptitude départementale par un classement après calcul d’un barême. L’ancienneté est le processus de loin le plus fréquent puisque 76 % des professeurs d’école ont plus de 25 ans d’ancienneté. La formation en I.U.F.M. est la troisième voie. Ceux qui en sortent obtiennent ce statut dès leur première année d’enseignement.

Compte tenu de ces voies de promotion, le taux de professeurs des écoles féminins devrait être plus important que celui des hommes. Il n’en est rien : 23 % des hommes ont ce statut, contre 13 % des femmes, ce qui montre, que comme dans bien d’autres professions, la féminisation ne fait pas disparaître les inégalités de carrière résultant du sexe. C’est à l’école élémentaire que la proportion d’accès au statut est la plus forte.

Dans notre échantillon, la fonction de directeur ou de maître-formateur est assurée par 21 % des enseignants en activité (graphique 15).

L’âge paraît également un paramètre important pour l’obtention d’une direction ou d’un poste de maître-formateur. 28 % des uns et des autres ont plus de 46 ans, 65 % entre 36 et 45 ans et 7 % entre 26 et 35 ans (graphique 16).

La proportion d’hommes, nettement plus forte que la moyenne (46 % pour les directeurs ou les maîtres formateurs contre 21 % pour les autres enseignants) illustre, là encore, le meilleur accès de ceux-ci aux promotions de carrière (graphique 17).

Nous remarquons, en étudiant les différents niveaux d’enseignement, que seulement 2,5 % des postes de directeurs et de maître-formateurs correspondent à des écoles maternelles et élémentaires (graphique 18). Le fait que très peu de “classes d’application” soient implantées en milieu rural (lieu où l’on retrouve le plus souvent des unités réunissant des élèves d’âges très différents) explique cette faible part.

Parmi les directeurs d’école ou les maîtres-formateurs 1,5 % ont entre 4 et 6 ans d’ancienneté, 19,5 % entre 7 et 14 ans, 41,5 % entre 15 et 25 ans, 30,5 % entre 26 et 35 ans et 7 % plus de 36 ans d’anciennneté (graphique 19). Comme pour le statut de professeur des écoles, la règle de l’ancienneté paraît être un critère important d’accession. Pour arriver à la fonction de directeur d’école, il faut avoir au moins 3 ans d’ancienneté de service et être inscrit sur une liste d’aptitude.

Cependant, depuis quelques années, dans de très nombreux départements, des postes de direction restent vacants après la première phase de nomination. Ils sont alors parfois attribués à titre provisoire à des maîtres volontaires ayant juste 3 ans d’ancienneté, voire parfois à des professeurs d’école débutants.

83,5 % des directeurs et des maîtres-formateurs ont eu une formation initiale et ce n’est le cas que 73 % de leurs collègues (graphique 20).

Tableau 13 : Diplôme le plus élevé possédé à l’entrée dans l’enseignement en fonction de l’affectation. (Graphique 21, Annexes, tome 2)
diplôme à l’entrée de l’enseignement
affectation
directeurs-maîtres-formateurs ensemble des adjoints
baccalauréat 67 % 41 %
diplôme 1°cycle univers. 21 % 19,5 %
diplôme 2° et 3° cycle 11,5 % 34,5 %
autre dipôme ens. sup. 0,5 % 5 %

A l’entrée dans le métier, les directeurs et maître-formateurs étaient moins diplômés que l’ensemble des maîtres du premier degré. Cela est à rapprocher du fait que cette population est plutôt âgée et qu’au moment de leur entrée dans le métier le niveau de recrutement était, pour une grande part, le baccalauréat.

Tableau 14 : Diplôme le plus élevé possédé aujourd’hui en fonction de l’affectation. (Graphique 22, Annexes, tome 2)
diplôme possédé aujourd’hui
affectation
directeurs-maîtres-formateurs ensemble des adjoints
baccalauréat 44 % 36,5 %
diplôme 1°cycle univers. 25,5 % 22 %
diplôme 2° et 3° cycle 28 % 36 %
autre diplôme ens. sup. 2,5 % 5,5 %

De nombreux directeurs ou maîtres-formateurs ont engagé au cours de leur carrière une formation universitaire. Cette évolution est moins nette dans l’ensemble des maîtres.