C Quelles sont les raisons des doutes sur la poursuite de carrière ?

Pourquoi penser à quitter le métier dans lequel on s’est engagé ?

Il peut exister un désir de changement dû à un malaise. Mais il ne faut pas justifier les raisons des doutes sur la poursuite de carrière uniquement par le malaise que certains peuvent ressentir.

L'idée de quitter l'enseignement peut se faire aussi sans crise.

Le motif principal qui explique pourquoi on a pensé à quitter l’enseignement (graphique 144).

• Raisons familiales 8 %
• Malaise28 %
• Plus ou pas de charisme 3 %
• Quitter sans crise, envie de faire autre chose61 %

Une grande majorité de nos répondants qui ont pensé à quitter l’enseignement affirment que cela n’est pas dû à une crise, mais simplement à ce qu’ils ont envie de faire autre chose.

Les hommes plus que les femmes, lorsqu’ils ont envisagé de quitter l’enseignement, ont éprouvé un malaise par rapport à leur profession.

Observons les raisons qui ont entraîné l’occasion d’y avoir réfléchi en fonction de l’âge d’entrée dans le métier.

Lorsque les enseignants entrés tardivement dans l’enseignement pensent le quitter, cela est dû, pour 60 % d’entre eux, par envie de faire autre chose, 20 % par suite d’un malaise et 20 % pour des raisons familiales. Ce résultat peut être interprété doublement. D’une part, le fait d’avoir commencé à enseigner tardivement laisserait supposer que ces maîtres ont déjà eu une expérience professionnelle qui leur permettrait de comparer les conditions de travail et, ainsi, de préférer une autre voie. D’autre part, on pourrait également admettre que, entrés après 35 ans, ils auraient choisi l’enseignement pour des motifs matériels, qui en particulier ne seraient pas suffisamment forts pour engager une carrière sereine.

Ceux qui sont entrés entre 26 et 35 ans connaîtraient, plus que les autres, des périodes de malaise par rapport à la profession qui impliqueraient une intention de la quitter.

Pour d’autres qui ont commencé leur carrière entre 18 et 20 ans (ils ont aujourd’hui au moins vingt ans d’ancienneté) la raison de renoncer à leur métier serait due au besoin de faire autre chose. Cela s’explique aisément parce qu’ils se sont engagés dans l’enseignement dès l’obtention de leur baccalauréat et n’ont connu que celle-ci comme expérience professionnelle.

Lorsque des enseignants sont mal à l’aise dans leur vie professionnelle quotidienne et désirent l’abandonner, il s’agit essentiellement de personnes qui s’y sont engagées entre 21 et 25 ans pour 52,5 % et entre 18 et 20 ans pour 28,5 %. Lorsqu’ils souhaitent arrêter leur métier par manque de charisme, il s’agit alors de maîtres entrés jeunes, voire très jeunes (50 % entre 21 et 25 ans, 50 % entre 18 et 21 ans )

Lorsqu’un maître commence sa carrière, s’il pense déjà à l’arrêter, cela est dû à 34 % à des raisons familiales; par ailleurs 16 % d’entre eux éprouvent un malaise.

Près de 40 % des personnes ayant entre 7 et 14 ans d’exercice annoncent qu’elles souhaiteraient quitter leur métier parce qu’elles souffrent, au quotidien, d’un malaise dans leur pratique professionnelle. Ce taux diminue ensuite pour celles ayant plus d’ancienneté.

Il y aurait donc une période, entre 7 et 14 ans après l’entrée dans le métier d’enseignant du premier degré, où les maîtres seraient plus sensibles à des tourments.

Lorsque le choix est très ancien, c’est à dire dès l’école élémentaire ou le collège, les raisons d’un désir de départ sont essentiellement, soit, parce que les maîtres aspirent à faire autre chose ou qu’ils ressentent un malaise.

Lorsque les motivations initiales étaient majoritairement matérielles ou passives, l’on pense davantage à quitter l’enseignement.

Parmi les maîtres qui désirent renoncer à leur engagement professionnel pour faire autre chose, 50 % avaient des motivations matérielles lorsqu’ils y sont entrés.

Il est intéressant de relever que celles des maîtres qui annoncent un manque de charisme étaient uniquement matérielles ou passives et en aucune façon actives.

Par ailleurs, ceux qui souhaitent s'en aller parce qu’ils éprouvent un malaise avaient, en grande majorité, des motivations initiales actives. Ils seraient plutôt déçus, lassés ou fatigués par leur métier.

Enfin, ceux qui avancent des raisons familiales avaient essentiellement, au départ, des motivations actives ou matérielles.

A partir de chaque classe de motivations initiales, étudions les raisons de la volonté de quitter l’enseignement .

Lorsque les maîtres choisissent d’entrer dans l’enseignement avec des motivations actives et désirent abandonner le métier, cela est dû essentiellement parce qu’ils souhaitent faire autre chose ou vivent mal leur profession.

Pour ceux qui, au départ, ont des motivations matérielles ou passives, ils renonceront, en grande majorité, à leur métier pour faire autre chose.