E Les hésitations à choisir l'enseignement.

Ici, il nous faut cerner, chez les répondants, une éventuelle hésitation dans le choix d'entrer dans l'enseignement.

Par ce biais également, nous espérons voir si elle constituerait un obstacle à une pratique harmonieuse ou à la stabilisation dans la carrière.

Commençons par la distribution des réponses à la sonde “hésitation ou non”.

(graphique 184).

  • 74 % n’ont pas hésité.
  • 26 % ont hésité.

Une majorité de maîtres se sont engagés dans le métier sans hésitation. Ce constat serait identique même si nous considérions sévèrement les réponses de ceux qui y sont entrés sans certitude par rapport à leur avenir.

Tableau 143 : Les hésitations à choisir l’enseignement du premier degré en fonction du sexe. (Graphique 185, Annexes, tome 2)
sexe
hésitations
non non, incertitude sur le niveau non, incertitude engagement définitif oui, autant intéressé par d’autres voies oui, plus intéressé par d’autres voies
masculin 45 % 11 % 5,5 % 28,5 % 10 %
féminin 56 % 16,5 % 6 % 18,5 % 3 %

Les femmes (78,5 %) ont eu moins d’hésitations que les hommes (61,5 %).

Tableau 144 : Les hésitations à choisir l’enseignement du premier degré en fonction de l’âge d’entrée dans l’enseignement. (Graphique 186, Annexes, tome 2)
âge d’entrée
hésitations
non non, incertitude sur le niveau non, incertitude engagement définitif oui, autant intéressé par d’autres voies oui, plus intéressé par d’autres voies
18 / 20 ans 64,5 % 9 % 3,5 % 17 % 6 %
21 /25 ans 51,5 % 22 % 7 % 14,5 % 5 %
26 / 35 ans 33,5 % 12,5 % 9 % 42 % 3 %
+ 35 ans 51,5 % 2 % 2 % 42 % 2,5 %

77 % des maîtres qui ont débuté entre 18 et 20 ans n’ont pas hésité : 80,5 % de ceux qui se sont engagés entre 21 et 25 ans, 55 % de ceux qui ont commencé entre 26 et 35 ans et 55,5 % de ceux qui ont amorcé leur carrière après 35 ans. Lorsque l’on est entré jeune, voire très jeune, l’on a peu hésité, plusieurs étant cependant incertains du niveau auquel ils souhaiteraient travailler, ce qui est facilement compréhensible vu leur faible expérience. Après 26 ans, on a davantage été indécis, surtout parce que l’on était autant intéressé par d’autres voies.

Tableau 145 : Les hésitations à choisir l’enseignement du premier degré en fonction du diplôme possédé avant l’entrée dans l’enseignement. (Graphique 187, Annexes, tome 2)
diplôme
hésitations
non non, incertitude sur le niveau non, incertitude engagement définitif oui, autant intéressé par d’autres voies oui, plus intéressé par d’autres voies
bac 64 % 8,5 % 5,5 % 15 % 7 %
D.1°cycle. 51,5 % 20,5 % 8 % 15 % 5 %
D.2°,3°c. 43,5 % 19,5 % 6,5 % 29 % 1,5 %
autre D. 0,5 % 37 % 0,5 % 61,5 % 0,5 %

78 % des titulaires du baccalauréat au moment de leur entrée dans l’enseignement n’ont pas eu d’appréhension à s’engager : 80 % de ceux qui étaient titulaires d’un diplôme de 1°cycle de l’enseignement supérieur, 63,5 % de ceux qui l’étaient d’un diplôme de 2° ou 3° cycle et seulement 38 % de ceux qui l’étaient d’un autre titre de l’enseignement supérieur.

Ce dernier résultat est particulièrement intéressant. Nous avons ici des titulaires de diplômes universitaires spécialisés, voire très spécialisés (métiers médicaux, diplômes d’ingénieurs...) et nous comprenons facilement qu’ils aient hésité, parce qu’ils étaient autant intéressés par d’autres voies.

Ceux qui ont été les moins perplexes sont les titulaires d’un diplôme peu élevé (baccalauréat ou diplôme de 1° cycle).

Tableau 146 : Les hésitations à choisir l’enseignement du premier degré en fonction de la première motivation à l’entrée dans la carrière. (Graphique 188, Annexes, tome 2)
motivations
hésitations
non non, incertitude sur le niveau non, incertitude engagement définitif oui, autant intéressé par d’autres voies oui, plus intéressé par d’autres voies
actives 61 % 14 % 4,5 % 18,5 % 2 %
matérielles 42,5 % 20,5 % 7 % 26 % 4 %
passives 41 % 0,5 % 11,5 % 17,5 % 29,5 %

80 % des maîtres entrés dans la carrière enseignante avec des motivations actives n’ont pas eu d’hésitations. C’est également le cas de 70 % de ceux qui ont eu des motivations matérielles et seulement 53 % de ceux chez qui elles étaient passives.

Lorsque ces dernières sont à l’origine de l’engagement, les maîtres ont hésité parce qu’ils étaient effectivement plus intéressés par d’autres voies. Ils se sont dirigés dans l’enseignement du premier degré faute de mieux, par élimination d’autres secteurs, par hasard ou parce que leurs études les y ont conduits directement, sans qu’ils aient vraiment cherché d’autres orientations.

Tableau 147 : Existence ou non d’un doute à quitter l’enseignement en fonction des hésitations à choisir l’enseignement du premier degré (Graphique 189, Annexes, tome 2)
hésitations
pensé à quitter ?
non ferme oui ferme oui nuances non nuances
non 57,5 % 7,5 % 18,5 % 16,5 %
non incertitude niveau 60,5 % 10 % 16,5 % 13 %
non incertitude engagement 49 % 8,5 % 34 % 8,5 %
oui autant intéressé autre voie 21 % 21 % 39,5 % 18,5 %
oui plus intéressé autre voie 10 % 59 % 20,5 % 10,5 %

Ceux qui n’ont pas hésité à devenir enseignant, même s’ils avaient des incertitudes concernant le niveau sur lequel ils souhaitaient travailler, n’ont, à 74 % pour les premiers et à 73,5 % pour ceux qui ont émis une indécision sur le choix la classe, jamais pensé à quitter leur métier (et en particulier parmi eux respectivement 57,5 % et 60,5 % de manière ferme).

Dès qu’apparaît un scepticisme sur un engagement définitif même si l’on n’a pas hésité, ce ne sont plus que 57,5 % qui ne connaissent pas de moment de doute au cours de carrière. Dans cette logique, lorsqu’il existe une réelle réticence au départ, ce sont 60,5 % des maîtres autant intéressés par une autre voie et 79,5 % de ceux plus intéressés par une orientation différente qui ont pensé quitter l’enseignement.

Tableau 148 : Les moments de doute dans la carrière en fonction des hésitations à choisir l’enseignement du premier degré . (Graphique 190, Annexes, tome 2)
hésitation
moment du doute
1°,2° 3°,4° 5°,6° 7°,15° 15° plusieurs
non   7 % 3,5 % 39,5 % 21,5 % 28,5 %
non, incertitude.niveau   12 % 1 % 49 % 40 %  
non, incertitu.de engagement.   19,5 % 41 % 20 % 19,5 %  
oui, autant intéressé par d’autre voie 19 % 11,5 % 11,5 % 31 % 11,5 % 15,5 %
oui, plus intéressé par d’autre voie 23,5 % 1 % 1 % 37,5 % 12 % 25 %

Lorsqu’il existe des moments de doute, s’il n’y a pas eu, au départ de la carrière, d’hésitation, ces périodes se situent essentiellement après la 7° année. Il en est ainsi pour 61 % de ceux qui n’ont aucune incertitude et 89 % de ceux qui étaient assurés de leur engagement mais avaient un embarras sur le niveau.

A contrario, s’il y a eu indécision, les moments de doute apparaissent tout au long de la carrière.

Lorsque les maîtres se sont engagés avec des motivations actives, leur choix s’est fait très tôt (notamment pour les femmes). Cela les a conduits à une entrée dans le métier souvent consécutive à leurs études universitaires pour ceux qui sont, aujourd’hui, les plus jeunes voire immédiatement après le baccalauréat pour les plus âgés. Ces motivations actives semblent les protéger de moments de doute au cours de leur carrière et principalement en tout début.

Les hommes, titulaires d’un diplôme élevé, ayant eu au départ des motivations matérielles ou passives ont davantage ressenti des hésitations à choisir leur métier. Cela peut avoir comme conséquence de voir apparaître chez eux l’idée de penser à le quitter tout particulièrement en début ou à partir de la 7° année.