2- Les raisons de ne pas rechoisir l’enseignement.

Les raisons principales (graphique 202) :

Si l’on ne rechoisit pas ce métier, ce n’est pas parce qu’on le trouve trop routinier ni que les rémunérations sont insuffisantes : c’est pour d’autres raisons. Des motivations actives faibles, une absence de vocation à l’exercer seraient-elles ces autres raisons?

Tableau 159 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction de l’âge. (Graphique 203, Annexes, tome 2)
âge
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
- 26 ans 11 % 0,5 % 0 % 22,5 % 0,5 % 65,5 %
26/35ans 28 % 18,5 % 0,5 % 8 % 5,5 % 39,5 %
36/45ans 22 % 15,5 % 4 % 10,5 % 13 % 35 %
+ 45 ans 17 % 21,5 % 3 % 12 % 9,5 % 37 %

Pour toutes les classes d’âges à partir de 26 ans, si l’on ne rechoisit pas le métier d’enseignant, c’est pour faire autre chose (reprendre une voie abandonnée ou en choisir une nouvelle).

Ce sont les plus jeunes qui changeraient par rapport aux conditions d’exercice. Ils sont, pour certains, confrontés, après leur formation, à la réalité de l’exercice de la profession et à ses difficultés L .

Tableau 160 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction du sexe. (Graphique 204, Annexes, tome 2)
sexe
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
masculin 24 % 28,5 % 5,5 % 8 % 6 % 28 %
féminin 20,5 % 14 % 1,5 % 12 % 10,5 % 41,5 %

Les hommes, en nombre supérieur à celui des femmes, ne convoiteraient plus l’enseignement pour suivre une voie nouvelle ou en reprendre une abandonnée qui les intéressaient davantage.

5,5 % des hommes contre 1,5 % des femmes ne le rechoisiraient pas parce qu’ils le considèrent comme trop routinier. Les femmes (10,5 %) plus que les hommes (6 %) ne s’y rengageraient pas du fait de rémunérations peu satisfaisantes. Ce résultat semble étonnant car a priori les hommes se montreraient plus revendicateurs concernant leur traitement. Par ailleurs, elles seraient 12 % contre 8 % à ne pas resouhaiter enseigner dans le premier degré, vu ses conditions d’exercice jugées difficiles. De même, elles sont encore plus nombreuses (41,5 %) que les hommes (28 %) à ne pas vouloir rechoisir ce métier pour d’autres raisons.

Tableau 161 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction du niveau d’enseignement. (Graphique 205, Annexes, tome 2)
niveau
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
matern. 19 % 15,5 % 1,5 % 14 % 9 % 41 %
élém. 24 % 16,5 % 3,5 % 10 % 10,5 % 35,5 %
mat&élé 17 % 31 % 0,5 % 5 % 5,5 % 41 %

Les conditions d’exercice semblent plus épuisantes à vivre à l’école maternelle que dans les classes élémentaires. La première est essentiellement féminine et, au regard des résultats précédents, il semblerait que les femmes vivent plus péniblement que les hommes leur métier au travers de conditions matérielles difficiles.

Tableau 162 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction de l’affectation. (Graphique 206, Annexes, tome 2)
affectation
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
direction formateur 21 % 18,5 % 7 % 12 % 14 % 27,5 %
à titre définitf 20,5 % 18 % 2 % 12 % 8,5 % 39 %
à titre provisoire 22,5 % 28 % 0,5 % 5,5 % 0,5 % 43 %
service fractionné 37 % 7,5 % 0,5 % 8 % 7,5 % 39 %
remplacements 15,5 % 7,5 % 0,5 % 8 % 15,5 % 53 %

Ce sont les maîtres-formateurs et les directeurs qui seraient, d’après ces résultats, les plus nombreux, à ne pas vouloir rechoisir le métier d’enseignant à cause de rémunérations insuffisantes (14 %). Cela peut effectivement s’expliquer au regard des tâches variées et toujours plus importantes qui leur incombent . 15 % des titulaires remplaçants seraient également dans ce même cas. Ce résultat est beaucoup plus étonnant lorsque l’on sait que des indemnités de remplacement sont attribuées par jour à chaque maître en remplacement hors de son école de rattachement I 0 .

Tableau 163 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction de l’ancienneté générale de service dans le premier degré. (Graphique 207, Annexes, tome 2)
ancienneté
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
0/3 ans 25,5 % 8,5 % 0,5 % 8,5 % 0,5 % 56,5 %
4/6 ans 36,5 % 7,5 % 0,5 % 0,5 % 11 % 44 %
7/14 ans 24 % 13,5 % 0,5 % 16 % 13,5 % 32,5 %
15/25ans 16,5 % 22,5 % 4 % 13 % 11 % 33 %
26/35ans 18 % 18 % 4 % 12,5 % 9,5 % 38 %
36/40ans 0,5 % 61 % 12,5 % 0,5 % 0,5 % 25 %

Si l’on étudie les raisons pour lesquelles ceux qui se sont entrés dans l’enseignement ne le rechoisiraient pas, il apparaît que le désir de faire autre chose et donc de se diriger vers une nouvelle voie professionnelle augmente en fonction de l’ancienneté de service dans le métier. C’est à mi-carrière qu’ils ne penseraient pas préférer un nouvel engagement dans leur métier parce qu’ils en jugent les conditions d’exercice difficiles. En début de carrière, si l’on ne le rechoisissait plus, c’est majoritairement pour d’autres raisons que celles qui ont été proposées dans le questionnaire.

L’ex Direction de l’Evaluation et de la Prospective a constitué un panel de professeurs des écoles sortis des instituts universitaires des maîtres en 1994. Ils ont été interrogés à deux reprises : quelques mois après leur prise de fonction et en fin de deuxième année d’exercice, afin de mieux cerner leurs conditions d’insertion professionnelle et d’observer leurs opinions et leurs réactions face à leur métier M 1 .

Au terme de leur deuxième année d’exercice, les nouveaux professeurs des écoles expriment une forte satisfaction personnelle et professionnelle (90 % sont très ou assez satisfaits). A l’issue de la première année d’exercice, deux tiers des nouveaux professeurs ont changé d’école, dans le même département pour leur immense majorité. Ces mouvements étaient principalement dûs au fait que leur nomination était à titre provisoire. Parmi ceux qui ont changé d’école, 79 % sont satisfaits de leur nouvelle attribution, les enseignants affectés dans les villes de 2 000 habitants et plus l’étant davantage encore (93 %). Cette satisfaction rejaillit sur le sentiment général des nouveaux professeurs d’école.

Pour les deux tiers d’entre eux, le bilan professionnel a évolué de manière plutôt positive en cours d’année, surtout lorsqu’ils n’ont pas enseigné dans la même école. Près d’un tiers a cependant trouvé la deuxième année d’exercice plus difficile que la première. Lorsqu’ils expriment leur sentiment sur l’évolution de leur bilan professionnel, les plus âgés manifestent moins d’optimisme que les plus jeunes : 62 % des plus de 30 ans jugent l’évolution de leur bilan plutôt positive, contre 67 % parmi les moins de 30 ans.

Tableau 164 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction du diplôme le plus élevé possédé aujourd’hui. (Graphique 208, Annexes, tome 2)
diplôme
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
bac 14 % 26 % 2,5 % 15,5 % 9 % 33 %
D.U. 1° 22,5 % 15,5 % 2,5 % 9 % 13 % 37,5 %
D.U.2°,3° 28 % 10 % 2,5 % 8,5 % 9 % 42 %
autre D.U 30 % 20 % 0,5 % 0,5 % 0,5 % 48,5 %

Plus le niveau de diplôme est élevé, plus le désir de reprendre une voie professionnelle envisagée et abandonnée avant l’entrée dans la carrière apparaîtrait et serait la raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement du premier degré.

Tableau 165 : Raison principale de ne pas rechoisir l’enseignement en fonction des hésitations à choisir, au départ, l’enseignement. (Graphique 209, Annexes, tome 2)
hésitation
raison
reprendre une voie abandonnée prendre une voie nouvelle routine conditions d’exercice rémunérations autre raison
non 12 % 19,5 % 2 % 13 % 11 % 42,5 %
non, incertitude sur le niveau 25,5 % 26 % 0,5 % 10 % 10 % 29 %
non, incertitude engagement définif 25 % 8,5 % 0,5 % 8 % 25 % 33 %
oui, autant intéressé par autre voie 41 % 7 % 7 % 7,5 % 0,5 % 37 %
oui, plus intéressé par d’autre voie 20 % 30 % 0,5 % 9,5 % 10 % 30 %

Les maîtres qui ont hésité à s’engager dans le métier parce qu’ils étaient intéressés par d’autres voies s’ils ne le rechoisiraient pas, cela serait à 50 % pour les mêmes raisons. De manière plus générale, même lorsque l’on n’a pas eu d’indécision au départ, si les maîtres n’éprouvaient pas le désir d’un nouvel engagement dans leur métier, l’intention de reprendre des études justifierait leur décision.

Notes
L.

ire à ce sujet la Note d’information 97.25 Juin 1997, Les débuts dans le métier des nouveaux professeurs des écoles. Bilan des deux premières années d’exercice, Direction de l’Evaluation et de la Prospective, Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

I.

ndemnités de remplacement voir note 26 de bas de page, page 50.

M.

inistère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Direction de l’Evaluation et de la Prospective, Note d’Information 97.25, Les débuts dans le métier des nouveaux professeurs des écoles. Bilan des deux premières années d’exercice, Juin 1997.