5.1- Pour les uns, la transmission du savoir est le premier des plaisirs.

Degré de satisfaction des maîtres qui sont entrés dans l’enseignement parce qu’ils souhaitaient transmettre des connaissances (graphique 218).

  • très satisfait : 16,5 %
  • assez satisfait : 56 %
  • peu satisfait : 23,5 %
  • pas satisfait du tout : 4 %

On en trouve dont le suprême bonheur est transmettre ce que eux-mêmes ont appris.

Des maîtres de classes situées en zones difficiles, voire en zones d’éducation prioritaires, nous l’ont dit.

  • “Nous voulons au moins, qu’ils sachent que la culture existe...
  • Il y a un patrimoine à transmettre...
  • Je voudrais qu’ils ne soient pas piégés par le quotidien, qu’ils soient sauvés de la médiocrité...qu’ils aient une référence au beau, au mieux...
  • Si je prête un bouquin et qu’ils ne me le rendent pas, ça me fait plaisir...”

Discours cependant rare, le plus souvent tempéré par un peu de réalisme.

Mais d’autres, dans des écoles plus favorisées, ont sur ce point exactement le même discours.

  • “Quand je vois mes élèves heureux d’apprendre et de comprendre, je me sens moi-même heureux...”

Le plaisir de constater qu’“ils” apprennent se double de réaliser qu’ils retiennent ou qu’ils comprennent ‘Je suis heureuse avec les classes de Cours Préparatoire parce qu’ils apprennent vraiment à lire.’ ..”

  • “Quand j’étais petite fille, raconte une maîtresse de classe de cours moyen, je faisais la classe à mes poupées. Elève au lycée, j’aidais une amie déjà enseignante à corriger ses copies ! Mon père, ingénieur et centralien m’a donné le goût des mathématiques et m’a poussé à faire les classes préparatoires. J’ai réussi mon concours d’entrée dans une école d’ingénieurs, mais je me suis dit non, je ne veux pas, je veux pouvoir m’occuper d’enfants et leur enseigner des savoirs ! Je suis allée en fac pour passer une licence et devenir enseignante.. J’ai passé le concours d’entrée à l’I.U.F.M. et aujourd’hui je suis professeur d’école. J’ai vraiment la vocation!”

Des enseignants déploient une imagination sans bornes pour faire passer ou faire construire un savoir qu’ils jugent “utile, nécessaire, indispensable...” pour la réussite des masses enfantines qui leur sont confiées .

  • “ Elle est sévère, mais elle fait travailler...Lorsque l’on dit cela de moi, c’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire”
  • “ Ma plus grande joie est de voir qui’ils ont compris; Depuis le début de ma carrière, je m’acharne pour que chacun comprenne, même le plus faible...”

De ces efforts pleins de conviction, qui nécessitent de l’ardeur et un temps de travail très important, les enseignants reçoivent parfois une récompense qui achève de les porter au sommet du bonheur.

  • “ L’année dernière, j’avais une classe où l’on avait mis tous les enfants à problèmes. J’ai réalisé avec eux une classe de neige, ils ont été extraordinaires aussi bien dans les activités de vie collective que dans le travail plus scolaire. qui leur étaient demandés... A la fin de l’année, les élèves m’ont offert des cadeaux. C’était la première fois en dix ans de carrière...! “

Bien-entendu, cestransmetteurs de savoir ont les yeux rivés sur les résultats scolaires de leurs élèves.

‘“ A la fin de l’année, je veux qu’ils sachent tous lire...’ nous dit cette maîtresse du Cours Préparatoire.

‘Chaque année, lorsqu’on les envoie en sixième, j’attends avec impatience leurs résultats...’ nous confie ce maître du Cours Moyen 2 .