Chapitre 7 : Influence de la familiarité sur le traitement de l'expression faciale émotionnelle

Les expériences 7, 8 et 9 que nous allons rapporter ont fait l'objet d'une publication, d'une communication orale et d'une communication affichée :

L'expérience 10 a fait l'objet d'une communication orale :

Baudouin, J.-Y., Sansone, S., & Tiberghien, G. (1997). Influence de la familiarité sur le traitement de l'expression de visages masqués. Journées Internationales d'Orsay sur les Sciences Cognitives . Orsay (France) : 1-2 décembre 1997.

Les quelques études qui se sont intéressées au rôle de la familiarité dans le traitement de l'expression faciale émotionnelle n'ont mis en évidence aucun effet significatif (Bruce, 1986 ; Campbell et al., 1996 ; Young et al., 1986b). Il est toutefois possible d'expliquer cette absence d'effet en supposant un décours temporel différent pour les deux processus. La familiarité, généralement, émerge plus lentement que l'expression est reconnue et, tout particulièrement, si cette expression est la joie. Cependant, comme le suggère la recherche de Peng (1989, rapportée par Campbell et al., 1996), la familiarité d'un visage peut favoriser la reconnaissance de son expression faciale émotionnelle si elle est extraite avant que le traitement de l'expression ne soit achevé.

L'objectif des expériences que nous allons présenter maintenant est d'étudier les effets possibles de la familiarité du visage dans le traitement de l'expression faciale émotionnelle. L'hypothèse principale est que la familiarité n'intervient sur le traitement de l'expression que si celui-ci est difficile. Dans les trois expériences qui vont suivre, la tâche est similaire à celle utilisée par Bruce (1986) ; les participants devaient décider si des visages familiers et inconnus étaient souriants ou non. Le paradigme utilisé pour rendre le traitement de l'expression faciale plus difficile consistait à présenter le visage pendant une durée très courte (15 ms). Cette condition a été comparée à une condition où le visage apparaissait pendant une durée plus longue (400 ms). Dans les deux cas, la présentation du visage était suivie de la présentation d'un masque pattern destiné à interrompre le traitement en cours. Une présentation brève, suivie d'un masque, rend le traitement du visage plus difficile (voir, par exemple, Costen, Shepherd, Ellis, & Craw, 1994). De plus, un temps de présentation court tend à augmenter le nombre de fausses alarmes (Shepherd et al., 1991) et à diminuer la "profondeur" du traitement (Bloom & Mudd, 1991).