II.2. Résultats

II.2.1. Pourcentage et latence des réponses correctes : ...

 ;une analyse de variance (2 x 2 x 2) a été appliquée au pourcentage et à la latence des réponses correctes lors de la reconnaissance de l'expression faciale émotionnelle. Les variables analysées sont la familiarité (familiarisé vs. inconnu), l'expression apprise (neutre vs. souriante) et l'expression à reconnaître (neutre vs. souriante). La première et la troisième variables sont intra-sujets. La seconde variable est une variable inter-sujets. Les moyennes et écart-types par condition sont rapportés dans le Tableau 17.

L'effet de l'expression à reconnaître est significatif sur la latence : Les participants répondaient plus vite lorsqu'ils devaient reconnaître un sourire (645 ms vs. 768 ms ; F(1, 38) = 50.99, p<.0001). Par ailleurs, au niveau du pourcentage de réponses correctes, la familiarité interagit avec, d'une part, l'expression apprise (F(1, 38) = 4.93, p<.05) et, d'autre part, l'expression à reconnaître (F(1, 38) = 6.58, p<.05).

Tableau 17 : Pourcentage moyen (%) et latence moyenne (ms) des réponses correctes sur l'expression émotionnelle de visages familiarisés et inconnus.

Familiarité : Familiarisé Inconnu
Expression à reconnaître : Neutre Souriante Neutre Souriante
Expression souriante apprise :
%
ms
93,8
748
(13,8)
(189)
95,0
656
(10,3)
(162)
83,7
746
(21,9)
(172)
90,0
623
(15,0)
(137)
Expression neutre apprise :
%
ms
87,5
793
(17,2)
(242)
85,0
638
(15,0)
(130)
81,2
787
(21,9)
(234)
95,0
664
(10,3)
(167)

( ) écart-type

L'interaction entre la familiarité et l'expression à reconnaître indique que la familiarisation a augmenté le pourcentage des reconnaissances correctes de la neutralité (90,6% vs. 82,5% pour les visages inconnus ; F(1, 38) = 7.69, p<.01) mais pas celui du sourire. Les participants reconnaissaient donc mieux le sourire que la neutralité des visages inconnus (92,5% vs. 82,5%; F (1, 38) = 11.65, p<.01), ce qui n'était pas le cas des visages familiarisés.

L'interaction entre la familiarité et l'expression apprise indique que les participants qui ont appris des visages souriants reconnaissaient mieux leur expression ultérieurement (94,4% vs. 86,9% ; F(1, 19) = 5.52, p<.05) alors que ceux qui ont appris des visages neutres ne reconnaissaient pas mieux leur expression. Donc, seule la familiarisation avec des visages souriants est efficace dans cette expérience.

Aucun autre effet n'est significatif et, notamment, l'interaction entre la familiarité, l'expression apprise et l'expression à reconnaître. On peut donc en conclure que la familiarisation avec un visage souriant améliore la performance de reconnaissance ultérieure du sourire (l'expression apprise) mais aussi de l'expression de neutralité (l'expression non apprise).