I.1.3. Procédure : ...

les participants étaient assis face à l'écran et à une distance d'environ 70 cm. L'expérimentateur les avertissait que deux visages allaient apparaître, l'un après l'autre, le premier à gauche de l'écran et le second à droite. Leur tâche était de dire, le plus rapidement possible, s'ils exprimaient la même émotion / s'ils appartenaient à la même personne. Chaque essai débutait par la présentation d'un point de fixation au centre de l'écran pendant 1 seconde. Après un écran blanc de 500 ms, un premier visage apparaissait à droite de l'écran pendant une seconde. Puis, après un nouvel écran blanc de 1 seconde, le second visage apparaissait à droite de l'écran et restait visible jusqu'à la réponse du participant. Les deux visages avaient soit la même expression, soit deux expressions différentes. De plus, ils appartenaient soit à la même personne, soit à deux personnes différentes. Chaque participant voyait les 5 personnes avec les 5 émotions.

Les personnes et les émotions étaient associées par paires de manière à constituer toutes les paires possibles de personnes et d'émotions. Pour chaque information (personne ou émotion), on avait donc 10 paires possibles (i.e., personnes A/B, A/C, A/D, A/E, B/C, B/D, B/E, C/D, C/E, D/E et émotions joie/tristesse, joie/colère, joie/dégoût, joie/neutre, tristesse/colère, tristesse/dégoût, tristesse/neutre, colère/dégoût, colère/neutre, dégoût/neutre). Pour un participant donné, une paire de personnes était toujours associée à une paire d'émotion ; par exemple, la paire de personnes A/B était associée à la paire d'émotion joie/colère. On avait donc en tout 4 photographies différentes pour ces 2 paires (personne A joyeuse et en colère, personne B joyeuse et en colère). Toutes les combinaisons possibles de ces photographies étaient présentées aux participants, soit 16 combinaisons en tenant compte du fait que les photographies pouvaient se répéter. Ainsi, les combinaisons présentaient, pour moitié, une personne identique ou une personne différente. De plus, dans les deux catégories, l'expression émotionnelle était identique ou différente dans la moitié des cas. Les autres paires de personnes et les autres paires d'émotions étaient, elles aussi, associées par paires pour le même participant. Ainsi, le participant voyait toutes les combinaisons possibles de personnes et toutes les combinaisons possibles d'émotions, avec la même probabilité d'apparition des différents événements manipulés (même personne et émotion, personnes et émotions différentes, même personne et émotions différentes, personnes différentes et même émotion). Chaque participant recevait ainsi 160 essais. L'association entre une paire de personnes donnée et une paire d'émotions donnée était contre-balancée sur l'ensemble des participants.

L'expérience comprenait deux sessions distinctes, une où les participants devaient dire si les personnes étaient les mêmes et l'autre où ils devaient dire si les émotions étaient les mêmes. Les 160 essais étaient présentés dans chaque session. Ainsi, ce sont exactement les mêmes stimuli qui ont été utilisés pour l'appariement de l'expression faciale émotionnelle et pour l'appariement d'identité. L'ordre de ces deux sessions était contrebalancé entre les participants. Afin d'éviter toute persévération, les deux sessions étaient séparées de plusieurs jours pour les patients schizophrènes.