de l'histoire des "employées" à l'histoire des salariées du Grand Bazar

Outre son aspect "féminin", l'appartenance sociale du groupe des "employées" (dont les "employées de commerce" font partie) constituait dès le début de la recherche un second centre d'intérêt. En effet, ce que je croyais savoir en la matière, c'est-à-dire qu'elles et ils étaient les représentantes de ces "classes moyennes" qui prennent leur essor à la fin du 19e siècle, me semblait difficilement compatible d'abord avec la participation massive des employées de commerce aux grèves "ouvrières" de 1936 et encore plus difficilement avec le statut actuel des salariées de la grande distribution, parfois définies comme des "O.S. du tertiaire"48.

Notes
48.

Philippe Alonzo, Femmes employées. La construction sociale sexuée du salariat, Paris, L'Harmattan, 1996, p.105 et Alain Chenu, Les Employés, Paris, La Découverte, 1994, qui fait de l'expression le titre d'un chapitre, p.41. Voir aussi Alain Chenu, L'Archipel des employés, INSEE, 1990, 228 p.