un échantillon

Avant comme après 1950, les dossiers ont été conservés de la même manière. Ils sont classés dans l'ordre alphabétique du nom de famille de la ou du salariée. Pour les femmes, tout changement de nom (mariage ou divorce) s'accompagne du reclassement de leur dossier, qui se trouve donc définitivement rangé au nom qu'elles portent à leur sortie du Grand Bazar. Christophe Matrat, qui a rédigé un mémoire de maîtrise sur le Grand Bazar en 1987, a recensé plus de 6 000 dossiers dans la seule série de cartons qui couvre la période antérieure à 1950¹⁰⁸. L'étude ne pouvait, alors, porter que sur un échantillon de ces dossiers.

L'échantillonnage s'est appuyé sur le classement alphabétique des dossiers. Les démographes ayant montré qu'à Lyon, les patronymes commençant par la lettre "B" offraient un panel représentatif de la population¹⁰⁹, ce sont les cartons regroupant les dossiers "B" qui ont été choisis. Il s'agit d'ailleurs de l'initiale qui regroupe le nombre le plus important de dossiers au Grand Bazar, 9 des 55 cartons de la première série, composés de 1 014 dossiers de "B", soit le sixième de l'ensemble des dossiers conservés, et 17 des 123 de la seconde, soit 1 103 embauches de "B". Un tel échantillonnage permet alors d'extraire un groupe représentatif de l'ensemble des salariées sans faire de tri en fonction du poste ou du statut, le but de l'étude étant précisément de saisir la totalité de l'organisation du travail et de l'emploi du Grand Bazar. Au total, il ne s'agit pas exactement de 2 117 embauches mais de 2 091 seulement, puisque 26 salariées dont le dossier a été constitué (donc retrouvé) ne se présentent pas, finalement, le jour de leur entrée. Les 2 091 entrées ne correspondent pas non plus à autant de personnes, puisque les salariées qui travaillent au Grand Bazar à plusieurs reprises font l'objet d'un nouveau dossier à chaque embauche. L'échantillon compte, alors, 1 801 personnes.