II/ Le personnel

Le développement de l'espace de vente, à partir de 1912, entraîne une augmentation du volume de main-d'oeuvre ainsi qu'une modification de l'organisation du travail, qui donne aux nombreuses femmes recrutées des places qui ne sont pas celles des hommes.

A/ le volume de la main-d'oeuvre et la place des femmes

L'état des sources ne permet pas de connaître avec précision le nombre de salariées qui travaillent au Grand Bazar jusqu'au début du 20e siècle. Les entrées recensées de "B" (dans les registres d'entrées et sorties essentiellement) sont très peu nombreuses jusqu'en 1902 : 37 seulement, en 15 ans, contre 290 entre 1902 et 1914 – voir le graphique n°1 : "Evolution des embauches annuelles de 'B', 1886-1936". Le développement du magasin après 1902 n'est pas suffisant pour expliquer une évolution aussi brutale, pas plus que le probable sous-enregistrement des premieres salariées. Le personnel présent à l'ouverture du Grand Bazar a sans doute en partie été constitué autour d'un noyau de main-d'oeuvre expérimentée venue des Deux Passages, qui n'a certainement pas fait l'objet d'un nouveau contrat d'embauche. Mais ces transferts massifs de main-d'oeuvre n'ont pas duré quinze ans et toutes ces salariées ne sont pas sorties simultanément en 1902, justifiant une vague importante de recrutements. Il s'agit donc bien d'un changement dans l'enregistrement des entrées, qui se produit l'année où le Grand Bazar modifie les contrats d'embauche de ses salariées et qui signifie une attention accrue portée aux mouvements de main-d'oeuvre. Ces lacunes des dossiers du personnel comme des registres d'entrées et sorties n'ont pu être comblées par aucune autre source permettant de connaître la composition du personnel. L'analyse débute donc en 1902.

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Graphique n°1 : Evolution des embauches annuelles de "B", 1886-1936