la promotion

Pendant toute la période, les postes d'encadrement sont, pour l'essentiel, pourvus par promotion interne. Aucun renseignement n'est donné sur les cheffes et secondes présentes à l'ouverture du Grand Bazar. Mais il est probable que le conseil d'administration ait nommé et promu des salariées des Deux Passages, comme ce fut le cas pour le poste de directeur. Par la suite, les délibérations du conseil d'administration fournissent de multiples exemples de ces promotions internes progressives, où les cheffes sont recrutées parmi les secondes et les secondes parmi les vendeuses et vendeurs ou salariées du service. Au rayon porcelaine par exemple, Joanny Lagarde, est embauché comme vendeur en 1887⁴¹⁹. Il obtient ensuite un poste de second puis, lorsqu'il devient chef du rayon en 1908, c'est un vendeur au rayon, qui est nommé second⁴²⁰. Inversement, les embauches à des postes d'encadrement sont rares. Aucune "B" n'entre directement comme cheffe de rayon et les délibérations du conseil d'administration ne mentionnent que deux cas sur toute la période, tous les deux au début du siècle. Hélène Flacheron, "sur laquelle on a eu d'excellents renseignements", est recrutée en 1902 au rayon mode⁴²¹ et Georges Clamarin en 1903 au rayon confection pour hommes⁴²². La pratique n'est guère plus courante pour leurs adjointes : ce n'est le cas, avant 1936, que de cinq "B", uniquement des hommes. Deux d'entre eux sont embauchés comme "seconds" avant la guerre, Louis Danjou en 1891 et Etienne Denoir en 1901⁴²³. Or tous les deux sont appelés au même rayon, la sellerie, pour laquelle sont requises des compétences techniques bien particulières, puisque des ouvriers selliers travaillent sous leurs ordres. Les trois hommes qui entrent comme "adjoints" après 1919, sont eux aussi dans des rayons techniques : Jean Devel entre en 1921 à l'hydrothérapie, Edmond Danicher et Eugène Divier au rayon quincaillerie, le premier en 1924, le second en 1930⁴²⁴.