1/ le repos hebdomadaire

Les revendications syndicales en faveur de la fermeture des magasins le dimanche commencent dès le milieu des années 1860. Une première Société des employés est fondée en 1868. Elle organise, l'année suivante, une grève importante dans les grands magasins parisiens, qui se solde par un échec565. Dans les années 1880, le mouvement pour le repos dominical connaît un nouveau souffle, les syndicats d'employées étant de mieux en mieux structurés. En 1876, la Société des employés est réorganisée en une Chambre syndicale des employés de commerce et d'industrie puis, en 1887, est fondé le Syndicat chrétien des employés de commerce et d'industrie. On ne sait rien de la syndicalisation des salariées du Grand Bazar, aucune archive syndicale n'ayant été retrouvée, et il n'y est pas question de revendications syndicales particulières avant le milieu des années 1890. Pourtant, la direction du magasin accorde, dès 1887, deux jours de repos mensuels au personnel566. Puis, au mois de juin de l'année suivante, le conseil d'administration décide de fermer le magasin le dimanche à 14 heures pendant les fortes chaleurs : "les affaires y sont faibles et le personnel serait très satisfait d'une telle mesure"567. Cette décision est-elle reconduite régulièrement, toutes les années ? Toujours est-il qu'en 1892, le magasin est à nouveau fermé à midi à partir du mois de mai568.

Notes
565.

Robert Beck, " 'C'est dimanche qu'il nous faut'  ..., article cité, p.33 ; Pierre Delon, Les Employés, De la plume d'oie à l'ordinateur, un siècle de luttes, origines et activité de la Fédération CGT, Paris, Editions sociales, 1969, 223 p. et Delphine Gardey, thèse citée, p.123-125 et article cité, p.67.

566.

ADR, 133J002, PV du CA du 18 janvier 1887.

567.

Idem, PV du CA du 9 juin 1888.

568.

Idem, PV du CA du 3 mai 1892.