III/ La rémunération

Le montant de la rémunération des salariées est un instrument fondamental de la politique de gestion de la main-d'oeuvre. Dans le commerce, c'est d'autant plus vrai avant 1936, qu'en l'absence de tout barème salarial, chaque employeur ou employeuse est entièrement libre de la paie versée à ses employées. Les revenus des salariées du Grand Bazar se composent de trois grands types d'éléments salariaux, qui ne relèvent pas de la même logique. Le travail fourni est la base de la rémunération, qui justifie le salaire et le paiement d'heures supplémentaires. Les primes et gratifications dépendent des résultats de l'entreprise, sont peu importantes pour la plupart des salariées et constituent ainsi une forme de participation, souvent symbolique, aux bénéfices. La dernière source de revenus est le fruit de la "politique sociale" du magasin. Entre 1886 et 1936, tous ces éléments salariaux évoluent à des rythmes et pour des motifs différents. Les étudier séparément permet ainsi de voir les différences qu'ils opèrent entre les salariées, en fonction du sexe, du poste de travail et du mode d'emploi, avant de tirer un bilan de la rémunération totale de chaque groupe de salariées du Grand Bazar.