g- des étalagistes

Un nouveau poste de travail apparaît au Grand Bazar pendant la guerre, celui d'étalagiste. Les travaux de préparation des vitrines et étalages, de réalisation des affiches annonçant les promotions ou les ventes exceptionnelles, étaient jusque-là effectués par les adjointes ou sous-cheffes de rayon. L'embauche d'étalagistes relève donc, c'est l'exception de la période, d'une meilleure division du travail. A la fin de l'année 1940, le comité directeur exprime pour la première fois le désir de recruter un étalagiste spécialisé¹¹⁴³. Les annonces passées dans Le Nouvelliste et Le Progrès aboutissent à l'embauche de Marcel Henri, en février 1941¹¹⁴⁴. Deux autres sont embauchés avant la fin de l'année pour étoffer le service, dont Henri prend alors la tête¹¹⁴⁵. Deux "B" entrent après la guerre dans ce service, qui demeure masculin.

Les principaux changements qui affectent la structure du travail du Grand Bazar entre 1936 et la fin des années 1940 constituent, pour l'essentiel, une recomposition de l'organisation du travail consécutive à la diminution des effectifs. Elle se traduit par une polyvalence accrue des salariées et une présence renforcée des femmes au sein du personnel. Les classifications professionnelles mises en place par les conventions collectives ont, cependant, pu influencer deux évolutions, la sexuation des postes de vente et la suppression des travaux d'ouvriers. Les principes de réorganisation du monde du travail édictés par le régime de Vichy se traduisent aussi par la création du groupe des cadres. La redéfinition des hiérarchies professionnelles qui se produit entre 1936 et 1947 constitue, cependant, une étape fondamentale dans l'histoire du salariat français, dont les conséquences se font sentir sur l'organisation du travail du Grand Bazar après la Deuxième Guerre mondiale.