a- les postes recensés

sexuation des postes

Dans la grille salariale applicable dans les magasins de nouveautés, le sexe ne joue pas uniquement un rôle de variable au niveau du salaire pour un poste donné qui serait, lui, asexué, mais se traduit directement dans le vocabulaire1181. Ainsi, six des 25 postes de travail recensés dans la grille salariale sont, en fait, inscrits deux fois, l'une au masculin, l'autre au féminin : vendeurs et vendeuses, manutentionnaires hommes et manutentionnaires femmes, réceptionnaires hommes et réceptionnaires femmes, caissières et caissiers, caissières-comptables et caissiers-comptables, employés (sans "e") de bureau femmes et employés de bureau hommes – voir la reproduction : "Barème de salaires annexé à la convention collective des magasins de nouveautés du 17 juin 1936". Cette distinction des postes féminins et masculins est d'ailleurs conforme à la division sexuelle du travail qui règne au magasin et qui ancre les différences de salaires dans les différences de postes. La partition sexuée n'intervient, en revanche, pour aucun des autres postes de travail recensés dans la grille des magasins de nouveautés – garçons de magasin, veilleurs de nuit, femmes de service, chauffeurs, inspecteurs, ouvriers d'entretien n'ayant pas fait d'apprentissage, contrôleuses de caisse, "dactylos", "sténos dactylos" – ni pour ceux du barème de salaires des secrétaires sténodactylographes. Il s'agit de postes qui étaient strictement sexués au Grand Bazar avant 1936 et qui le restent ensuite. Les grilles de salaires négociées en 1936 entérinent donc la division sexuelle du travail mise en place dans la période antérieure. L'organisation du travail, en revanche, n'y est pas exactement reproduite.

Notes
1181.

ADR, 10MPC122, contrat collectif de travail du 17 juin 1936, entre la Chambre syndicale des maisons de nouveautés, du vêtement et accessoires du vêtement et le Syndicat des employés de commerce CGT.