2/ la rémunération des salariées

Le pouvoir de fixer le montant de la rémunération de l'ensemble des salariées françaises a été mis dans les mains de l'Etat par les gouvernements qui ont préparé puis conduit la guerre. Or, sur ce point, les décisions prises par le régime de Vichy sont strictement contrôlées voire dictées par les autorités allemandes. Arne Radtke est l'un des seuls historiens à avoir étudié la politique salariale de Vichy1339. Il montre que le maintien des salaires français à un très faible niveau a une importance stratégique pour le Reich. Il doit garantir que les entreprises françaises produisent à bon marché et permettre d'attirer les travailleurs français en Allemagne, où les salaires pratiqués sont bien supérieurs. Dès lors, la position des occupants ne change pas de 1940 à 1944 : aucune augmentation de salaire ne doit être effectuée. Dans ce cadre, la politique salariale de Vichy prend deux directions : le développement des politiques sociales, qui tentent d'atténuer la diminution du pouvoir d'achat, et une réflexion sur la composition de la rémunération des salariées, qui permettraient de rétribuer plus rationnellement le travail et donc de ne procéder qu'à des augmentations raisonnées de salaires.

Notes
1339.

Arne Radtke, "La Politique salariale de Vichy", dans Denis Peschanski et Jean-Louis Robert (dir.), Les Ouvriers en France ...., ouvrage cité, p.265-275.