B/ la Libération

A la Libération, la situation financière, économique et sociale de la France est catastrophique. Les pénuries, omniprésentes, sont synonymes d'une chute significative de la production industrielle. Les finances publiques ne sont pas dans une meilleure position avec un énorme déficit de l'Etat. Quant à la population, elle est meurtrie par l'importance des pertes humaines, les rationnements auxquels elle a dû faire face et la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat de la majorité des salariées. Le Gouvernement provisoire et ceux qui lui succèdent, qui entreprennent la reconstruction du pays, procèdent de manière extrêmement dirigiste. La mise en place de la Sécurité sociale est un volet important des réformes sociales. Sur le plan économique, l'Etat prend directement en charge la modernisation de l'économie, procède à des nationalisations, planifie les objectifs économiques. Il dispose de tous les pouvoirs sur le fonctionnement de l'économie que le régime de Vichy et les gouvernements précédents s'étaient octroyés, en particulier le contrôle des salaires. Sur ce point, les gouvernements héritent alors aussi du chantier de la restructuration du monde du salariat, qu'ils doivent alors achever.