2/ les classifications "Parodi-Croizat"

On ne sait encore rien de la manière précise dont a procédé Parodi, en particulier dans quelle mesure les organisations syndicales, patronales et de salariées, ont été consultées et quel rôle elles ont joué. Néanmoins, à partir du printemps 1945, le ministère du Travail entreprend de valider les évolutions des nomenclatures qui ont eu lieu depuis 1942-1943. Il promulgue ainsi, pour chaque branche industrielle ou commerciale, deux textes. Un "arrêté de fixation des salaires" définit d'abord différentes catégories de personnel et fixe le montant de leurs salaires, puis une "décision portant classification des emplois" range les postes de travail dans les catégories salariales. Si, contrairement à 1936, les cadres (les "collaborateurs" de 1936) ne sont pas écartées de la réorganisation de la structure du travail, elles et ils font cependant l'objet de classifications indépendantes de celles des autres salariées de leur branche. Les grilles ne se mettent en place que progressivement entre 1945 et 1947, le travail entamé par Alexandre Parodi étant poursuivi par ses successeurs, Ambroise Croizat et Daniel Mayer.