b- la classification des salariées non cadres

la division du travail

Les classifications de 1945 recensent un nombre de postes de travail bien plus important que ne l'avait fait la grille des magasins de nouveautés en 1936. La seule classification des emplois de commerce compte 62 postes. Nombre d'entre eux n'ont jamais existé en tant que tels au Grand Bazar, comme les "colleuses de ticket", les "guichetiers", qui "reçoivent et renseignent les fournisseurs, prennent en note leurs réclamations", ou encore les "réclamateurs clients", qui "reçoivent les clients qui ont des réclamations à formuler, les examinent, doivent en trouver rapidement la solution". De même, la classification des emplois de bureau compte des classiers, aides-archivistes, perforateurs ou étampeuses qui n'entrent pas dans la structure du travail du Grand Bazar. Mais une différence est faite, désormais, entre les manutentionnaires réservistes et les manutentionnaires responsables d'une réserve, entre les expéditionnaires, les réceptionnaires et même les aides-réceptionnaires, ou encore entre les employées aux écritures, les employées aux écritures qualifiées et les aides-comptables. Cette analyse précise de la division du travail s'accompagne d'ailleurs d'une définition des fonctions que recouvrent la plupart des postes. Par exemple, les manutentionnaires-réservistes effectuent les "travaux de rangement, d'étiquetage et d'écritures simples concernant les marchandises en réserve (enregistrement des entrées, tenue des fiches d'état des stocks en particulier)", les manutentionnaires responsables d'une réserve sont "chargées de la tenue d'une réserve et des écritures qui s'y rapportent" et les réceptionnaires s'occupent "de la réception des marchandises, vérification des quantités, des bulletins de livraison ou des factures, de leur conformité avec les bulletins de commande". D'autres définitions sont cependant moins précises, celle des employées aux écritures non qualifiées, par exemple, chargées des "travaux élémentaires d'écriture ou de calcul" ou des garçons, qui font des "travaux manuels simples". Néanmoins, cet effort de nomination des tâches et de distinction des postes, sans précédent dans le commerce, constitue une évolution considérable des nomenclatures par rapport à 1936. L'autre grand changement tient à la hiérarchie mise en place entre ces postes.