Conclusion de la partie 1936-1951

Deux des fondements de la flexibilité de la main-d'oeuvre du Grand Bazar avant 1936 sont remis en cause entre 1936 et 1951. Les employeurs et employeuses ne sont d'abord plus seules maîtres-se-s du montant des salaires de leur personnel. Il leur faut désormais appliquer des barèmes négociés avec les syndicats de salariées. Une hiérarchie des postes de travail dans le commerce a été progressivement définie, par les organisations syndicales d'abord, avec la signature des conventions collectives en 1936, puis par l'Etat, entreprise lancée par le régime de Vichy et terminée après la Libération. La protection des emplois, ensuite, a connu deux nouvelles avancées. Les contrats collectifs de travail ont d'abord rendu la titularisation automatique obligatoire et porté le préavis à respecter avant la rupture du contrat des titulaires à un mois. La durée hebdomadaire et annuelle de travail a aussi été limitée. Cette réduction du temps de travail des unes, les titulaires, s'est cependant accompagnée de la mise en place d'une nouvelle forme d'emploi, précaire et flexible. La période 1936-1938 a donc aussi été celle de l'apprentissage, par les patronnes de commerce, de nouvelles formes de flexibilité des emplois. Si la législation sociale est mise en veille pendant la Deuxième Guerre mondiale, son rétablissement, à la fin des années 1940, a des conséquences similaires à celles d'avant-guerre.