f- l'inspection

Deux hommes et deux femmes entrent au service de l'inspection entre 1949 et 1974. Un des deux hommes, Pierre Djian, n'est pas embauché comme "inspecteur" mais comme "surveillant" en 19511580. Il n'a pas, contrairement aux autres, le statut de cadre qu'ont accordé aux "inspecteurs" les classifications professionnelles1581. La classification des employées de bureau et services annexes recense effectivement un poste de "surveillant aux portes", qu'elle positionne, à l'opposé des postes d'inspecteurs, au plus bas de l'échelle salariale, celle que leur avait aussi octroyé la grille des magasins de nouveautés en 1936. L'apparition de ce poste dans l'organisation du travail du Grand Bazar opère alors un nouveau renversement de la place des salariées de l'inspection, dont le but est sans doute de diminuer les coûts salariaux liés au statut de cadre de l'ensemble du personnel du service. Mais la division du travail se trouve aussi modifiée. Pour les inspectrices ne se produit aucun changement. Mais aux "surveillants" est confiée l'une des tâches qui incombaient jusque-là aux inspecteurs, le contrôle des entrées et sorties des clientes. On ne connaît pas le rôle qui est alors attribué aux inspecteurs, qui continuent à travailler dans le service, comme Pierre Douet, embauché en 19691582. Peut-être sont-ils chargés de diriger le travail des surveillants. Ils disparaissent en revanche du Grand Bazar lorsque, dans les années 1970, la surveillance du magasin est confiée à une société spécialisée. Ne reste plus alors au Grand Bazar que les inspectrices, qui s'assurent de la discipline du personnel.

L'affiliation du Grand Bazar à la SAPAC en 1951 provoque une importante modification de l'organisation du travail au magasin. Dans le nouveau Prisunic, l'organigramme des postes et des services est beaucoup plus simple qu'auparavant. Plus des trois-quarts des salariées travaillent dans les rayons et presque toutes sont affectées au même poste, celui de "vendeuse", qui recouvre, en fait, les fonctions de vente, d'encaissement et de réapprovisionnement des rayons. La restructuration du travail, qui s'est traduite par la suppression de nombreux postes occupés par les hommes, fait alors du Grand Bazar un lieu de travail essentiellement féminin. C'est dans ce cadre et pour ces salariées que sont redéfinis les modes d'emploi.

Notes
1580.

GBL, C14n°45, entré le 7 septembre 1951.

1581.

Décision du 22 mars 1946 portant classification des emplois de cadres dans les commerces de détail non alimentaires, Journal Officiel du 26 mars 1946.

1582.

GBL, C10n°23, entré le 4 décembre 1969.