3/ la prime alimentation

Cette prime est touchée par l'ensemble des salariées qui travaillent dans les rayons d'alimentation, les manutentionnaires comme les vendeuses, à condition qu'elles et ils soient titulaires. Janine Gay explique que celle-ci est la contrepartie d'un travail plus pénible que dans les autres rayons en raison du poids des marchandises (les conserves, les boissons ou les produits en vrac) et des différences de température subies par les manutentionnaires qui vont chercher les marchandises dans les réfrigérateurs des réserves1714.

Son montant est, globalement, nettement inférieur à celui des suppléments. Mais, comme pour les suppléments, il n'est pas le même pour les hommes et pour les femmes. Jean-Pierre Daboussy, embauché comme manutentionnaire titulaire en mai 1962, touche ainsi 16F de prime alimentation en plus des 350F de la catégorie 4 et des 74F de suppléments. Contrairement aux suppléments, le montant de la prime alimentation n'est pas modifié après 10 jours ou un mois de travail. Daboussy ne gagne donc que 16F de plus que Gabriel Depond, recruté en même temps que lui, mais à la réception. Ces 16F mensuels sont à peine plus d'une journée de travail pour un salaire mensuel de 324F. Un si faible écart assure aux hommes des revenus homogènes quel que soit leur service d'affectation. La prime touchée par les vendeuses de l'alimentation est un peu moins importante que celle des hommes manutentionnaires. Marie Doreau, titularisée à la charcuterie en janvier 1961, touche 10F de prime alimentation en plus des 355F de la catégorie 7 et des 15F de suppléments1715. La prime d'alimentation ne constitue donc qu'un élément marginal de la paie mensuelle du personnel.

Notes
1714.

Entretien avec Janine Gay, cité.

1715.

GBL, C9n°51, entrée le 24 septembre 1960.