IV/ Les parcours professionnels

A partir de 1951, la direction du Grand Bazar est obligée de respecter des règles plus contraignantes qu'auparavant en matière de gestion de la main-d'oeuvre. Les conventions collectives et la législation sur le temps de travail ont posé un cadre réglementant les contrats de travail et les niveaux de salaire du personnel, deux éléments sur lesquels le magasin fondait la flexibilité de la main-d'oeuvre avant 1936. Mais la protection des emplois est loin de couvrir l'ensemble du personnel et les grilles salariales réservent aux salariées du commerce une rémunération faible. Dans quelle mesure, alors, les parcours professionnels des salariées embauchées au Grand Bazar entre 1951 et 1974 diffèrent-ils de ceux des salariées d'avant la guerre ? La question est plus particulièrement posée sous trois angles. D'abord, les temps de présence de la main-d'oeuvre au Grand Bazar indiquent l'évolution de l'attractivité des emplois du magasin. Ensuite, l'étude des parcours professionnels antérieurs à l'embauche permet de savoir dans quelle mesure la mise en place des classifications professionnelles a modifié la politique de recrutement du Grand Bazar, dans le sens d'une plus grande attention portée aux savoir-faire du personnel. Enfin, les dossiers de retraite retrouvés, à partir desquels on peut reconstituer les profils de carrière des salarié-e-s, donnent à voir le marché du travail dans lequel évoluent celles et ceux qui sont dites "employées de commerce".