En 1990, sous l’impulsion de quelques architectes, Roberto Pirzio-Biroli relayé par Jean Laberthonière, l’idée d’un concours international est lancé. Dans le cours de l’année 1995-1996, sous le haut patronage du Président de la Roumanie et sous l’égide de l’UNESCO et l’Union Internationale des architectes, est organisé par le Gouvernement, le Conseil Local de la ville de Bucarest et l’Union des Architectes de Roumanie un concours international d’urbanisme intitulé « Bucarest 2000 ». Si l’on en croit les propos d’Alexandru Beldiman, l’objectif essentiel de ce concours, six ans après la chute du régime de Nicolae Ceausescu, est d’ordre thérapeutique : ‘« au-delà de la nécessité de répondre à un problème plus ou moins évident - le centre civique laissé inachevé par Ceausescu - l’organisation du concours international d’urbanisme Bucarest 2000, voulait être un signal adressé au pouvoir, à l’administration et à la société roumaine, c’est-à-dire que Bucarest est une ville malade qui a besoin d’être guérie’ »29.
Partant du contexte de l’existence de cette zone sud dans la ville, de son état d’inachèvement et des bouleversements que sa construction avait pu engendrer d’un point de vue urbanistique, les objectifs du concours visaient à réintégrer du point de vue urbanistique cette zone de plus de 450 hectares au centre de la ville. Pour ce faire, le concours se donnait pour objectifs : ‘« d’identifier les possibilités de réintégration urbaine d’une grande partie du centre de Bucarest, structurellement détérioré par une intervention radicale mais non finalisée dans le domaine de l’urbanisme, qui a profondément touché autant l’identité de la partie centrale que celle de la ville toute entière’ »30.
Après en avoir défini les termes, le concours va se dérouler en deux phases au cours de cette année 1995-96. Parmi les 656 équipes inscrites représentant 45 pays, 23531 projets seront sélectionnés pour la première phase, puis 15 pour la seconde. L’équipe allemande menée par Meinhard Von Gerkan est la lauréate du premier prix (annexe n°2). Le jury semble avoir récompensé, à travers le choix de cette équipe, une solution douce de réintégration de cette zone au tissu de la ville : « ‘la croissance de la densité dans cette zone de la ville aura des effets positifs, effaçant la silhouette solitaire et la présence du Palais, créant à la fois un tissu urbain souple et clair (...) et intégrant le Palais et le passé récent dans la morphologie urbaine générale et dans l’histoire de la ville’ »32. Le 2 septembre 1996, les 235 projets sont exposés au public dans un des salons de la Maison du Peuple, ironie du sort ou seulement le cours des choses qui propose à partir de la continuité les enjeux de la transformation.
Dès lors, il revient à la municipalité de Bucarest et au gouvernement roumain d’élaborer le cadre légal et institutionnel pour que les interventions puissent se réaliser.
Concours international d’urbanisme, Bucarest 2000. Maison d’édition SIMETRIA, Bucarest.
Extrait du document de présentation de la première phase du concours, p16. Maison d’édition SIMETRIA, Union des architectes de Roumanie, Bucarest, 1995-96.
L’intégralité des projets est présentée dans une publication. Bucarest 2000. Concours international d’urbanisme. Edition Simetria, Union des Architectes Roumains, Bucarest.
Ibid. p40.